Moins de 5% des cas d'endettement s'expliqueraient en effet par la seule gestion imprudente des dépenses. La perte d'un emploi, un divorce ou un accident de santé restent les principales situations à risques.
Cassiopée est mère de 3 enfants. Après une séparation, son faible revenu et la pension qu'elle reçoit ne lui permettent pas de régler ses factures courantes.
"A l'école avec des chaussures trouées"
Elle témoigne de l'emprise des problèmes d'argent sur sa vie quotidienne: "ça demande une énergie énorme", détaille-t-elle. "Pour moi, le plus douloureux est d'avoir envoyé mes filles à l'école avec des chaussures trouées. Et avoir de la difficulté à les nourrir et les habiller, c'est en plus de ça une honte."
Aujourd'hui Cassiopée s'en est sortie mais le chemin a été long. Il lui a fallu 10 ans avant d'oser demander de l'aide et de venir à bout de ses impayés.
D'autant que les frais de poursuites à charge des débiteurs sont souvent coûteux et qu'il n'est pas possible en Suisse d'obtenir une annulation de ses dettes, contrairement à la majeure partie des pays européens.
Un tabou qui doit tomber
Le Conseil fédéral devrait toutefois proposer une modification de loi en ce sens, ce que souhaite vivement Alain Bolle, directeur du Centre social protestant de Genève: "On attend une réponse qui cadre la question de l'annulation de la dette. Aujourd'hui, on a des personnes qui sont endettées pour le restant de leurs jours, qui vivent au minimum vital (....) Aujourd'hui, dans le domaine du surendettement, il n'y a pas de rédemption possible."
Le tabou qui entoure les personnes endettées doit donc tomber. C'est que souhaite Alain Bolle par le lancement de cette campagne baptisée "Halte au surendettement", avec des affiches et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Vincent Nicolet/ pym