Invitée vendredi de La matinale, la jeune étudiante de 23 ans raconte comment elle s'est engagée en politique:
"C'est un épisode qu'on pourrait qualifier de douloureux que j'ai traversé quand j'étais au collège. J'avais pris l'option éducation civique et ce jour-là, nous avions débattu sur l'initiative fédérale contre la construction de minarets (...) Je me suis retrouvée face à 22-23 élèves plus le prof (...), j'ai été un peu 'incendiée' même si cela restait légitime sur le plan argumentatif pour eux. Et lorsque je suis sortie de ce cours, je me suis dit que je n'allais plus jamais me laisser faire sur le plan idéologique. J'ai commencé à prendre connaissance des partis politiques et je me suis assez vite dirigée vers l'UDC, notamment parce que c'était le seul parti qui protégeait la Suisse vis-à-vis de l'Union européenne."
Un "coming out" entamé en 2015
Aujourd'hui, Virna Conti est présidente des jeunes UDC genevois mais aussi vice-présidente de la jeunesse UDC suisse. "Entre le moment où on se dit que l'ADN de ce parti nous convient et le moment où on décide de défendre cet ADN, c'est évidemment deux instants T bien différents. Et pour passer du premier instant T au deuxième instant T, c'est ce qu'on pourrait appeler un 'coming out' que j'ai entamé en novembre 2015 lors des élections fédérales, où j'ai justement appris qu'il y avait une jeunesse UDC à Genève, ce que j'ignorais. Ce jour-là, j'ai décidé de rejoindre les jeunes UDC, qui m'ont très vite fait confiance, raison pour laquelle j'ai été élue présidente en 2017 puis vice-présidente suisse en 2018."
L'UDC n'a pas la réputation d'être un parti particulièrement féminin, encore moins féministe. Et pourtant, cela se passe "merveilleusement bien", pour la première femme à la tête des jeunes UDC genevois. Mais "que je sois une femme ou un homme, cela ne change pas grand-chose puisque je ne fais pas la politique pour moi mais pour les autres", précise l'étudiante, qui relève que la question des femmes au sein des partis politiques n'est pas un problème propre à l'UDC.
"Nous avons renversé la tendance avec Céline Amaudruz"
"C'est vrai que les femmes ont eu tendance à être timides pour percer au sein de l'UDC", reconnaît-elle tout de même. "Mais si l'on regarde à Genève, il y a une femme présidente des jeunes UDC et Céline Amaudruz qui est présidente de l'UDC Genève. Nous avons - à nous deux - renversé cette tendance (...) Il faut quand même souligner que 35% de nos membres sont des femmes et qu'à partir de là, cette problématique de la femme n'est plus qu'un vieux souvenir au sein de l'UDC."
Virna Conti se reconnaît dans une certaine forme de féminisme. "Si le féminisme consiste à dire que l'on veut une égalité hommes-femmes, il va de soi que je suis féministe. Si le féminisme veut dire descendre dans la rue et changer le nom des rues pour y mettre un nom féminin comme cela a été fait le 8 mars, je ne suis pas féministe. Ce qui me dérange dans le terme 'féminisme', c'est que c'est un mouvement qui se veut égalitaire et finalement - ne serait-ce que dans le nom de ce mouvement - on exclut l'un des deux sexes."
"Il me reste encore dix ans pour accéder à Berne"
Aujourd'hui, la politicienne genevoise ne cache pas ses ambitions fédérales et raconte à ce propos une petite anecdote: "Quand j'avais quinze ans, je suis passée devant le Palais fédéral avec ma Maman et je lui ai dit 'tu sais Maman, je serai là-bas dans vingt ans.' Donc il me reste encore dix ans pour accéder à Berne."
Propos recueillis par Chrystel Domenjoz/oang