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La FMH suggère à Couchepin de "céder sa place"

Jacques de Haller et la FMH haussent le ton contre Couchepin.
Jacques de Haller et la FMH haussent le ton contre Couchepin.
Les fronts se durcissent dans le conflit concernant les nouveaux tarifs des analyses de laboratoire. Tandis que Pascal Couchepin accuse les médecins de refuser le dialogue en annonçant une grève, la FMH suggère au ministre de céder sa place.

Le conseiller fédéral et l'Office fédéral de la santé publique
prennent "de plus en plus souvent des décisions arbitraires et
révélatrices d'incompétence", dénonce dimanche la FMH dans un
communiqué .

Selon la Fédération des médecins suisses, les décisions
arbitraires prises en politique tarifaire par Pascal Couchepin
"illustrent de façon saisissante à quel point son action est
irréaliste".

Céder la place

Sur les neuf tarifs d'analyses les
plus courantes, sept sont clairement entachés d'erreurs, cite la
FMH. Aucune solution convaincante n'a par ailleurs été trouvée pour
remplacer la clause du besoin limitant l'ouverture de cabinets
médicaux qui arrive à échéance fin 2009.



Pour les médecins, Pascal Couchepin s'acharne en solitaire sur tel
ou tel tarif et en perd la vue d'ensemble. C'est pourquoi la FMH
lui suggère de "céder la place à des forces vives". Dans une
intervie
w accordée à la NZZ am
Sonntag, le président de la FMH Jacques de Haller s'interroge: "il
est peut-être fatigué".



Selon Jacques de Haller, les tarifs des analyses médicales doivent
couvrir leurs coûts, mais "les médecins ne se battent pas pour de
l'argent, il en va de l'avenir de la profession: la moitié des
médecins de famille ont plus de 55 ans et il n'y a pas de
relève".

"Abcès de fixation"

La nouvelle structure tarifaire comporte des milliers de postes.
Il est probable qu'elle comporte quelques erreurs, répond Pascal
Couchepin. "Si c'est le cas, nous les corrigerons immédiatement.
Sinon, il n'y a pas de raison de changer le tarif",
assure-t-il.



"Cette affaire de tarifs est devenue un abcès de fixation",
commente le conseiller fédéral dans Le Matin dimanche . Le Valaisan assure comprendre la
grogne des généralistes dont le statut se dégrade par rapport à
celui des spécialistes. Mais selon lui, on ne soignera pas le
malaise général de la profession en renonçant à cette réforme, ni
en tirant sur le ministre de la Santé.



Pour revaloriser la profession, il faudrait tout d'abord
dialoguer. Mais les médecins le refusent puisqu'ils annoncent une
grève pour le 1er avril et boycottent la table ronde prévue sur
l'avenir de la médecine de proximité, dénonce Pascal Couchepin. Et
le conseiller fédéral de pointer du doigt le "décalage
problématique" entre ce que dit Jacques de Haller dans son bureau
et ce qu'il dit aux médias.



La table ronde a été annulée "d'entente avec l'OFSP, car le
contexte ne se prête pas à ce genre de discussions maintenant", a
répondu Jacques de Haller, interrogé par le 19:30 de la TSR. "Il ne
s'agit en aucun cas d'un refus de dialogue. C'est parce que nous ne
trouvons pas la disponibilité au dialogue de la part du département
que cette table ronde a été annulée", a ajouté le président de la
FMH.



Regrettant le manque de respect des autorités envers les médecins,
leur président déclare que les méthodes de Pascal Couchepin dans
les dossiers récents concernant la santé "ne sont simplement pas
acceptables. Avec sa stature d'homme politique, le conseiller
fédéral est pourtant capable de dialogue", a ajouté Jacques de
Haller.



ats/dk/mej

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Fronde contre la baisses des tarifs des analyses

Les médecins s'insurgent contre la baisse des tarifs des analyses de laboratoire imposée par la Confédération.

La nouvelle structure tarifaire prévue pour juillet doit économiser à terme 200 millions de francs par an.

Les médecins craignent la fermeture de laboratoires de cabinets médicaux et une baisse de la qualité des prestations.

Ils prédisent des surcoûts de plus d'un milliard.

Outre dans les milieux médicaux, la grogne est désormais également vive parmi les politiques.

Une alliance allant de l'UDC aux Verts a demandé jeudi à Pascal Couchepin de suspendre sa réforme.