Alors que l'UBS subit des pressions sans précédent aux Etats-Unis , les groupes
parlementaires se sont, comme la presse d'ailleurs, tous exprimés sur la
question.
Pour les socialistes, le groupe de travail que le Conseil fédéral
est chargé de mettre sur pied doit protéger la Suisse de nouveaux
dommages résultant du système d'évasion fiscale que l'UBS aurait
mis en place aux Etats-Unis. Il doit également engager le dialogue
avec la communauté internationale afin de prévenir d'autres
tentatives de pression.
De nombreux pays ne tolèrent à juste titre plus l'appui
systématique fourni par certaines banques suisses à leurs
ressortissants qui cherchent à échapper au fisc, constate encore le
groupe socialiste. Il s'agit de dégager rapidement des solutions,
sans pour autant porter atteinte à la protection de la sphère
privée.
Le centre exige de la clarté
Le groupe qui réunit le PDC, les évangéliques et les Verts
libéraux formule les mêmes exigences. Il demande au Conseil fédéral
de ne pas simplement déléguer la conduite des affaires à l'Autorité
fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA).
Le gouvernement doit lui-même mettre en oeuvre une stratégie
claire concernant la place financière suisse et les dossiers
relevant de la fiscalité, écrit le groupe PDC/PEV/Verts libéraux.
Surtout que la pression sur la Suisse va augmenter,
ajoute-t-il.
Dans cette situation, le Conseil fédéral se doit de développer une
stratégie grâce à une "task force", de l'expliquer et de
l'appliquer au niveau international. Le groupe fera une demande en
ce sens lors de la session de printemps, en fixant des délais
clairs au gouvernement.
L'UDC contre les bonus
Le groupe UDC veut pour sa part que la Suisse prenne des mesures
pour minimiser le risque que représentent les grandes banques: si
l'une d'elles est en crise, elle met en péril l'ensemble de
l'économie publique du pays, note-t-il. Le groupe a discuté d'un
papier de position reprenant les exigences déjà formulées: pas de
bonus en cas de pertes et une structure salariale du top management
calquée sur celles des ex régies fédérales.
Les démocrates du centre réclament en outre que la Confédération
soit représentée au sein du conseil d'administration si elle prend
une participation dans l'UBS. Le rôle et les tâches de la FINMA
doivent en outre être clarifiées.
P.Kurer tancé au PLR
Le groupe libéral-radical a de son côté accueilli Peter Kurer,
le président du conseil d'administration de l'UBS. Ce dernier s'est
mis à la disposition des groupes, a déclaré sur la RSR Isabelle
Moret, vice-présidente du PLR.
La conseillère nationale vaudoise n'a pas voulu rapporter les
détails de la discussion de son groupe avec Peter Kurer, mais a
qualifié le dialogue de direct et critique.
D'autres voix ont été encore plus virulentes. Le conseiller aux
Etats tessinois Dick Marty a réclamé la démission de tous les chefs
de l'UBS responsables de la situation actuelle afin de rétablir la
confiance. Il faudra bien que ceux qui ont décidé de mener ce genre
de commerce aux Etats-Unis en tirent les conséquences, à court ou
long terme, a de son côté déclaré le conseiller national genevois
Christian Lüscher au 19:30 de la TSR.
ats/boi
L'action UBS en chute libre
Les investisseurs n'ont pas non plus goûté les nouvelles poursuites lancées aux Etats-Unis contre l'UBS en vue d'obtenir des informations sur 52'000 comptes.
L'action du numéro un bancaire helvétique a chuté lourdement dès l'ouverture, perdant immédiatement près de 10% par rapport à la clôture de la veille à 11,50 francs.
Le titre a même atteint son plus bas niveau historique depuis la fusion UBS-SBS, tombant au-dessous de celui affiché en novembre 2008, à 10,54 francs.
Cette dégringolade a cessé en début d'après-midi, mais en clôture, l'action UBS perdait 14,06%, à 11,00 francs.
Sur la semaine, l'action UBS a reculé de 16,5%.
Depuis le début de l'année, elle a perdu plus du quart de sa valeur.
Touché par ce repli, l'indice SMI des vingt valeurs vedettes s'affichait en clôture à 4851,21 points, en baisse de 2,79% par rapport à la veille.
Cette morosité s'inscrit toutefois dans un contexte européen tout aussi morne: les Bourses de Paris, Londres et Francfort ont toutes perdu entre 3 et 4% durant la journée de vendredi.
Une première pour le PBD
Le groupe parlementaire du Parti bourgeois démocratique a de son côté tenu sa première séance vendredi, quatre mois après la création du parti.
La Grisonne Brigitta Gadient a été désignée présidente du groupe composé de six membres. La vice-présidence est assurée par la Bernoise Ursula Haller.