En collaboration avec le WWF, PricewaterhouseCoopers (PwC) s'est livré à une évaluation des conséquences concrètes du plan d'action "Financer une croissance durable" de l'Union européenne, qui devrait passer devant le Parlement européen à l'automne prochain. Les produits financiers UE pourraient bientôt devoir être labellisés, respecter des objectifs écologiques et intégrer l'impact qu'ils ont sur l'environnement.
Et si elle décidait de ne pas suivre les normes européennes, la Suisse courrait le risque de perdre l'accès au marché européen, selon PwC.
"Ces évolutions européennes sont un risque pour la place financière suisse si elle ne s'y adapte pas", souligne la Verte vaudoise Adèle Thorens, qui partage cette analyse. "Si l'Europe édicte des dispositions claires sur la finance durable et que la Suisse est en décalage par rapport à cela, nous risquons d'avoir des problèmes d'accès au marché et d'équivalence juridique."
Aussi dans l'intérêt de la place financière
La conseillère nationale vaudoise va déposer un postulat qui demande au Conseil fédéral d'évaluer le risque et les mesures à prendre. Pour l'écologiste, mieux informer les investisseurs serait déjà un premier pas: "Ce n'est pas forcément des mesures extrêmement fortes qui sont sur la table", explique-t-elle. "Il y a des mesures qui concernent simplement la transparence, de dire quel est l'impact de leurs investissements sur le climat et sur l'environnement. Et je pense que c'est aussi dans l'intérêt de la place financière suisse de s'adapter à ces nouvelles orientations pour pouvoir continuer à être compétitive à l'échelle suisse et à l'échelle mondiale."
La rentabilité plus importante pour la droite
Le Parlement débattra bientôt de cette question, mais à droite on rappelle deux principes. Le premier est que le secteur financier peut aussi s'auto-réguler, et qu'il le fera si c'est dans son intérêt. Le second - souligné par le PLR Olivier Feller - est que la rentabilité doit rester importante: "La notion de durabilité est intéressante car elle intègre la rentabilité en plus du social et de l’environnement", selon lui.
Le débat à venir aux Chambres fédérales promet d'être passionnant en pleine discussion sur le climat.
Thibaut Schaller/oang