Après examen, il est apparu qu'une centaine de militaires
présentaient le risque d'abuser de leur arme. Celle-ci leur sera
désormais confisquée par le commandant d'arrondissement, a indiqué
dimanche Martin Bühler, porte-parole du Département fédéral de la
défense confirmant une information de la SonntagsZeitung.
Il n'est pas possible de mener un examen auprès des plus de
100'000 détenteurs d'une arme de service, ajoute le porte-parole.
C'est donc avant tout à la suite de témoignages de proches du
militaire qu'on peut établir un danger d'abus, selon lui.
Réexamen après un an
Les militaires concernés par un tel retrait de l'arme
bénéficieront d'un délai d'une année durant laquelle la situation
sera réexaminée. Les autorités décideront alors si l'arme leur sera
définitivement retirée ou s'ils pourront la récupérer.
L'armée a en outre entrepris un projet pilote d'examen des casiers
judiciaires des conscrits. Dans ce cadre, trois personnes
représentant un danger potentiel ont été identifiées, poursuit
Martin Bühler. Elles ne recevront pas d'arme.
ats/hof
Une directive prise en pleine polémique
Ces mesures sont prises alors que le maintien de l'arme de service à domicile est assailli de critiques. Le PS et les Verts ont déposé fin février une initiative réclamant l'entreposage obligatoire des armes d'ordonnance dans des locaux sécurisés.
Les 2,3 millions d'armes à feu circulant en Suisse sont un énorme danger pour la sécurité. Faute de succès devant le Parlement, les partisans d'une législation plus sévère s'en sont donc remis au peuple.
Le texte remis à la Chancellerie fédérale réclame l'entreposage obligatoire des armes d'ordonnance dans des locaux sécurisés, un thème sur lequel le Conseil fédéral est appelé à se prononcer prochainement.
Il empêcherait en outre celui qui a terminé ses obligations militaires de conserver son fusil d'assaut.
L'initiative populaire "pour la protection face à la violence des armes" exige aussi la création d'un registre national des armes à feu, l'interdiction de détention d'armes à feu automatique et de fusils à pompe ainsi qu'une définition plus stricte du permis de port d'arme.
Ces propositions ratissent large: de la gauche aux associations de femmes, 74 partis et organisations les soutiennent.