L'annonce de cette nouvelle formation a été faite mardi après-midi à Berne lors d'une conférence de presse en présence du ministre en charge de l'Economie, de la Formation et de la Recherche Guy Parmelin et des présidents de l'EPFL et de l'EPFZ. Son objectif: donner à la Suisse davantage d'experts dans ce domaine.
"La Suisse peut, et doit, jouer un rôle de premier plan sur le thème de la cybersécurité", a souligné le conseiller fédéral Guy Parmelin. Le besoin en experts dans ce secteur avait été identifié dans le cadre de la Stratégie nationale de protection de la Suisse contre les cyberrisques 2018-2022.
Spécialistes anti-cyberattaques
La Confédération n'est pas seule à réclamer des spécialistes dans ce domaine: "Prochainement, toutes les entreprises d’une certaine taille devront engager un responsable de la cybersécurité", note ainsi le professeur Mark Pauly, directeur du nouveau programme à l’EPFL. "Avec une mise en réseau accrue, les infrastructures critiques comme la production et la distribution d’électricité sont plus sujettes à des cyberattaques".
"On parle d'un besoin de 200 à 300 personnes que nous devons former ces prochaines années", abonde dans son sens le nouveau président de l'EPFZ Joël Mesot, interviewé dans l'émission Forum de RTS La Première. "Cela concerne aussi bien des domaines comme la sauvegarde sécurisée de données ou encore le vote électronique, un secteur dans lequel il faut vraiment former des spécialistes".
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Tester les failles du système
Ce nouveau master en cybersécurité se concentrera sur la cryptographie et la sécurité du matériel, des logiciels et des réseaux. "Mais il ne sera pas uniquement focalisé sur la technologie. Il intégrera également des aspects éthiques et économiques", détaille encore Joël Mesot. Les étudiants seront par exemple amenés à détecter des failles dans les systèmes existants, "une part importante de la recherche", ajoute le président de l'EPFZ.
Les étudiants peuvent choisir de suivre ce programme dans l'un ou l'autre établissement, mais le suivi d’un semestre au moins dans l’autre haute école est obligatoire. Il est ouvert en priorité aux étudiants qui disposent d’un bachelor en informatique, en technologie de l’information ou en systèmes de communication, puis aux détenteurs d’autres bachelors, moyennant certains prérequis. Les cours seront dispensés en anglais.
Thibaut Schaller / ats / vic