Interrogée dans Le Temps de lundi, Hélène Jaccard Ruedin, cheffe de
projet à l'Observatoire de la santé (Obsan), une unité de l'Office
fédéral de la santé publique (OFSP), affirme que dans le secteur
ambulatoire, la pénurie concerne d'abord les médecins. Mais dans
les institutions de soins, c'est la pénurie de soignants en général
qui est au premier plan.
Les EMS très touchés
Les besoins les plus importants se trouveront dans les EMS, où
la proportion de médecins est très basse. La solution n'est pas
d'augmenter les compétences en soins infirmiers, estime Hélène
Jaccard Ruedin. Cela s'est passé en Italie, où, faute de médecins,
les charges ont été reportées sur les infirmières. Du coup, il y a
eu un manque de personnel soignant.
Le recours à la main-d'oeuvre étrangère est certes utile et les
hôpitaux en ont besoin. "Mais nous ne pouvons pas exporter à
l'infini notre pénurie de personnel et ne devons pas devenir trop
dépendants de cette solution", avertit Hélène Jaccard Ruedin. Selon
elle, il faudra notamment investir dans la promotion de la santé
pour faire face aux manques de main-d'oeuvre à venir: en une
formule, "vieillir mieux".
ats/mej
Médecins vaudois et genevois en grève mardi
Les médecins de cabinet vaudois et genevois se mettront en grève mardi pour protester contre la baisse des tarifs des analyses de laboratoire imposée dès le 1er juillet par la Confédération. Un service de garde est toutefois mis en place et les patients dirigés vers les hôpitaux.
Le 1er avril, le mouvement de grève prendra une dimension nationale: des marches de protestations se dérouleront dans les chefs-lieux de la plupart des cantons. Les médecins de cabinet entendent remettre une note de protestation aux directeurs cantonaux de la santé. En ligne de mire, le ministre de la Santé Pascal Couchepin.
La réforme de la tarification des analyses de laboratoire qu'il a annoncée contraindra les médecins à envoyer les échantillons dans de grands laboratoires. Ils ne pourront plus effectuer, comme ils le font aujourd'hui, les examens à leurs cabinets, car ils ne rentreront plus dans leurs frais, craignent les médecins. La Confédération vise par ce biais une économie de quelque 200 millions de francs par année pour le système de santé.