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Les fraises importées, loin d'être boycottées, séduisent avant la saison

Dans les grandes surfaces, les fraises sont actuellement vendues en action. [Depositphotos - kotomiti]
Non, les Suisses ne boycottent pas les fraises! / On en parle / 7 min. / le 20 mars 2019
Depuis le mois de février, les fraises du Sud ont gagné en masse les étals des supermarchés suisses, qui sont nombreux à casser les prix. Ces actions interrogent: stratégie commerciale ou réaction au désamour des consommateurs?

Dans les grandes surfaces, des montagnes de fraises, importées notamment d'Espagne, sont actuellement vendues en action. Ces baisses de prix ont fait réagir les consommateurs, notamment sur les réseaux sociaux. Sont-elles le signe que les Suisses ont décidé de boycotter les fraises importées?

A en croire les explications des différentes enseignes dans l'émission On en parle mercredi, il n'en est rien. Les actions ne sont pas une manière de liquider des stocks, informe en effet le porte-parole de Migros, Tristan Cerf. Cela n'aurait donc rien à voir avec une demande plus faible.

Actions planifiées à l'avance

Même son de cloche de côté de Coop et Manor, qui informent que ce genre d'actions sont fréquentes, et qu'elles concernent toutes sortes de fruits et légumes.

"Les actions sont planifiées", confirme Hubert Zufferey, collaborateur spécialisé marché à Fruit-Union Suisse. "Une action de fraises chez les distributeurs Migros et Coop par exemple est planifiée entre huit mois et une année à l'avance. L'action va de toute façon être mise en place, mais il peut y avoir des variations sur les volumes de fruits commandés. S'il fait très beau, par exemple, les distributeurs vont commander davantage de fraises."

Cette année n'a pas fait exception: dès février, les fraises ont débarqué en masse sur les étals des supermarchés. "La saison commence tôt: dès le mois de février, les fraises sont en augmentation, parce qu'elles sont en pleine production en Espagne, pays qui nous fournit 30% de notre marchandise", explique Hubert Zufferey.

A Pâques, les Suisses se ruent sur les fraises

La deuxième "onde" d'arrivée de fraises se fera un peu plus tard, pour la période de Pâques. "L'année dernière, les Suisses ont consommé 1700 tonnes de fraises pendant la semaine de Pâques. Ce sont les plus grosses périodes de production, et tout cela est planifié", souligne Hubert Zufferey.

En Suisse, le taux d'autosuffisance en fraises est de 30%, et la récolte ne commence qu'au mois de mai. Avant cela, les Suisses ne consomment que des fraises venues de l'étranger, qui représentent 70% de la consommation totale.

Moitié des fraises consommées avant la saison

Cela signifie que jusqu'à fin avril, la production est exclusivement importée. Au niveau national, cette importation représente 9500 tonnes de fraises importées avant le début de la production indigène, soit près de 55% des besoins. "Fin avril, la moitié des fraises ont déjà été consommées sur l'ensemble de la consommation annuelle suisse", indique Hubert Zufferey.

Le boycott des consommateurs, que certains ont cru voir dans les actions des grandes enseignes, est ainsi bien loin d'avoir lieu. Non seulement la consommation ne diminue pas, mais en plus, la moitié des fraises consommées dans l’année le sont avant la vraie saison des fraises en Suisse.

Marie Tschumi/kkub

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