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Le groupe de réflexion Avenir Suisse veut réformer La Poste en profondeur

Le bâtiment de PostFinance à Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]
Avenir Suisse souhaite une privatisation de PostFinance et CarPostal / Le 12h30 / 1 min. / le 21 mars 2019
Avenir Suisse souhaite une "réforme profonde" de La Poste, notamment de son modèle économique. Le groupe de réflexion libéral estime qu'il faut alléger le service universel et privatiser Postfinance et Carpostal.

La Poste "doit se maintenir dans un environnement commercial" où la numérisation et la concurrence mondiale "donnent le ton", alors qu'elle est "enserrée dans un corset réglementaire rigide" créé au siècle dernier. C'est le constat d'Avenir Suisse dans une étude présentée jeudi à Zurich.

Le groupe de réflexion libéral estime que le service postal universel est "une solution de luxe, unique au monde et de moins en moins adaptée aux besoins des usagers". Le modèle économique de La Poste "devrait être durablement renouvelé".

Pour Avenir Suisse, des "réformes profondes" sont nécessaires dans les trois secteurs d'activité de La Poste. Premièrement, le service postal universel "devrait être allégé et faire l'objet d'un appel d'offres sans mention des moyens techniques permettant de le réaliser". Le monopole résiduel sur les lettres de moins de 50 grammes devrait être supprimé.

Privatisations

Deuxièmement, Postfinance devrait être "entièrement privatisée et libérée de son corset réglementaire". Elle devrait être transformée en une société anonyme de droit privé et La Poste devrait renoncer à son statut d'actionnaire majoritaire. Le mandant de service universel, qualifié de "relique du passé", devrait être abandonné.

Troisièmement, Carpostal devrait être privatisé et vendu. L'interdiction de générer du bénéfice dans le trafic régional des voyageurs devrait être revue. La Suisse est "le dernier pays au monde dont l'entreprise de poste exploite également une compagnie de cars", souligne Avenir Suisse.

Etude "dépourvue d'imagination"

La revendication d'Avenir Suisse de privatiser le service postal universel "est bien connue et dépourvue d'imagination", a réagi syndicom. Pour le syndicat des médias et de la communication, il faut au contraire développer le service public "au lieu de brader La Poste".

L'étude d'Avenir Suisse "équivaut à déclarer la guerre à un service public fort", estime syndicom. La population a confirmé "à maintes reprises qu'elle souhaite un service public fort". Les propositions d'Avenir Suisse "sont diamétralement opposées au besoin de la population". Le service public forme "l'épine dorsale de la Suisse".

>> Réécouter le débat entre Jérôme Cosandey, directeur romand d'Avenir Suisse et Mathias Reynard, conseiller national socialiste valaisan :

Mathias Reynard et Jérôme Cosandey [Keystone/Avenir Suisse - Gaëtan Bally/DR]Keystone/Avenir Suisse - Gaëtan Bally/DR
Pour Avenir Suisse, La Poste doit s'adapter à l'ère numérique: débat entre Jérôme Cosandey et Mathias Reynard / Forum / 11 min. / le 21 mars 2019

ats/gma

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Nouvelles fermetures de bureaux de poste?

Samuel Rutz, auteur de l'étude pour Avenir Suisse, indique jeudi dans le 12h30 de la RTS que cette réforme "supposerait de supprimer encore quelques bureaux de poste".

"Mais il faut garder à l'esprit ce que signifie le service public: assurer à travers l'Etat des prestations dont la population a besoin. Or, on voit que ces demandes baissent, les gens se rendent toujours moins dans les bureaux de poste. Il est légitime de se demander si nous voulons continuer à financer ces infrastructures", ajoute-t-il.