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Le suspect de 25 ans avoue avoir tué Lucie

Le meurtre de Lucie bouleverse la Suisse entière.
Le meurtre de Lucie bouleverse la Suisse entière.
Le principal suspect dans le meurtre de Lucie a avoué mardi qu'il avait tué la jeune fille retrouvée morte dimanche. L'autre homme interpellé, un jeune de 18 ans, a lui été relâché.

L'homme de 25 ans a reconnu devant le juge d'instruction qu'il
avait tué la jeune fribourgeoise âgée de 16 ans, a indiqué mardi la
police argovienne. Il s'était rendu à la police lundi et avait été
emmené directement à l'Institut de médecine légale de Berne.
D'éventuelles blessures et traces y avaient été relevées sur son
corps. Le meurtrier se trouve désormais en détention préventive à
Aarau. Il a avoué son forfait devant le juge d'instruction.



Le jeune homme de 18 ans qui avait placé en détention préventive
dimanche soir a lui été libéré. Ce Suisse domicilié lui aussi dans
la région de Baden n'a aucun lien direct avec le meurtre, a
souligné mardi la police argovienne. Connaissance du meurtrier, il
avait reçu dimanche un appel de sa part en provenance du téléphone
portable de Lucie qui avait conduit les enquêteurs à l'adresse du
suspect.



La police continue à passer l'appartement au peigne fin. La police
argovienne a refusé de donner plus d'informations mardi en fin
d'après-midi.

Le suspect déjà condamné auparavant

Les enquêteurs n'ont pas encore terminé de
relever les empreintes dans l'appartement du meurtrier présumé, à
Rieden (AG). La police argovienne y avait découvert dimanche soir
le corps de Lucie, 16 ans, jeune fille au pair.



Le suspect avait été condamné en 2003 pour une tentative de
meurtre sur une jeune femme, pour motifs sexuels déjà. Lors de sa
première condamnation, des experts psychiatres avaient évalué la
nécessité de prononcer une mesure d'internement, mais y avait été
renoncé, a indiqué lundi soir le juge d'alors Peter Turnherr, à
l'émission "10 vor 10" de la télévision alémanique SF.



Sorti de prison en août dernier, l'homme a ensuite travaillé comme
cuisinier avant de se retrouver au chômage depuis quelques
semaines. Condition à sa libération, l'homme devait se plier à un
suivi pour soigner sa dépendance à la drogue et l'alcool. Il s'y
est astreint, a précisé un responsable des autorités à "10 vor
10".



Il y a plusieurs années, les forces de l'ordre avaient eu à
s'occuper de lui dans d'autres affaires de violence, mais aussi
pour des délits financiers et de stupéfiants.

Sans doute pas de complice

Le meurtrier n'avait sans doute pas de complice, selon la
police. L'une de ses connaissances, le jeune homme de 18 ans, a pu
indiquer son adresse dimanche à la police argovienne. Le jeune
homme venait de recevoir un appel "étrange" de la part du suspect,
en provenance du téléphone mobile de Lucie. Il a alors tenté de
rappeler le suspect plusieurs fois, sans succès.



La police argovienne, qui surveillait les communications du
portable de Lucie grâce au feu vert de l'autorité judiciaire du
canton d'Argovie, a pu interpeller le destinataire du coup de
fil.

La police s'est dans la foulée rendue
à l'appartement du meurtrier présumé, à Rieden, hameau de la
commune d'Obersiggenthal. Les enquêteurs y ont découvert le corps
sans vie de l'adolescente dans la salle de bain.

Autopsie mardi

La cause exacte du décès n'est pas encore connue, a affirmé Urs
Winzenried. "Mais la victime a subi de fortes violences à l'arme
blanche. Elle a aussi été frappée".

Le corps de l'adolescente se trouve actuellement à l'Institut
médico-légal de l'Université de Berne, en vue de son identification
formelle. Il devait être autopsié mardi.



ats/bri/mej

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Monseigneur Genoud célébrera les obsèques

L'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg Bernard Genoud célébrera les obsèques de l'adolescente fribourgeoise retrouvée morte à Rieden (AG).

Ami des parents de Lucie, il les avait mariés et avait baptisé leur fille alors qu'il était curé à Lessoc (FR).

"J'ai convenu ainsi avec la famille", a-t-il dit mardi à l'ATS. Seule réserve, si les obsèques se déroulent samedi, l'évêque ne pourra pas officier, car il doit participer au conseil pastoral.

Pour le moment, la date des obsèques de l'adolescente n'est pas encore connue. L'évêque ignore également où ces dernières seront célébrées. Mais il n'exclut pas Fribourg.

Dans un entretien sur divers sujets accordé mardi matin à la RSR, Mgr Genoud n'a pas caché à quel point il se sentait concerné par le drame de Rieden (AG).

"C'est moi qui ai baptisé cette petite", a-t-il dit. Il a apporté son soutien moral aux parents au cours d'un entretien téléphonique lundi soir. "Comme eux, je ne comprends pas, c'est une absurdité énorme".

A quand une alerte enlèvement?

Le conseiller aux Etats Didier Burkhalter (PRD/NE) estime que l'alerte enlèvement aurait pu éviter la mort de Lucie. En France, depuis l'introduction d'un tel système, les victimes ont toutes pu être sauvées, relève le Neuchâtelois.

Didier Burkhalter se bat depuis 2007 pour l'introduction en Suisse d'un système d'alerte lors de la disparition d'enfants. Jusqu'ici, sa requête a butté contre le fédéralisme. Le sujet est à nouveau à l'agenda du Conseil des Etats jeudi prochain.

Après le meurtre de Lucie, "le Conseil fédéral n'a plus d'excuse pour ne pas agir", souligne Didier Burkhalter, cité mardi par 24 heures. Une alerte enlèvement ne résoudrait pas tout, mais constituerait un instrument très utile, comme le montre l'expérience française.

Dans les sept cas d'enlèvements survenus en France depuis l'introduction d'un tel système, les sept victimes ont pu être sauvées, a précisé l'élu. Quatre critères doivent être présents pour déclencher une alarme: la vie de la victime doit être en danger, l'enlèvement assuré, la victime mineure et une localisation possible. Tous ces critères auraient été remplis dans le cas de Lucie.