Le Falcon 900 des Forces aériennes suisses immatriculé T-785 a décollé de l'aéroport de Belp/Berne le vendredi 15 mars à 12h06. Après un arrêt dans les Açores, le jet du Conseil fédéral s'est posé à l'aéroport international de Caracas, vers 19h30, heure locale. L'avion a redécollé 20 heures plus tard, le samedi 16 mars, pour finalement revenir à sa base bernoise le matin du dimanche 17 mars.
C'est ce que montrent plusieurs relevés de sites spécialisés dans l'observation des mouvements d'avions, comme CivMilAir qui a tweeté le parcours du Falcon 900.
L'armée suisse, via une porte-parole, a confirmé à la RTS – sans plus de précisions – avoir effectué ce vol pour le compte du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), qui lui se mure dans le silence quant aux raisons de ce voyage. Il se refuse à tout commentaire quant aux personnes à bord et aux raisons de ce voyage.
Un vol probablement diplomatique
Selon les recherches de la rédaction, le chef du département Ignazio Cassis ne se trouvait pas dans l'avion, puisqu'il était dans le canton de Vaud le vendredi 15 mars au soir. La Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères Pascale Baeriswyl n'aurait pas été du voyage non plus.
Quelques hypothèses circulent cependant, sur un possible vol humanitaire mais plus probablement diplomatique: la Suisse s'est toujours dite prête à exercer ses bons offices au Venezuela, pour une sortie pacifique de la crise qui oppose le chef d'Etat en exercice Nicolas Maduro et le chef de l'opposition et président autoproclamé Juan Guaido.
Condition d'une médiation "pas remplie"
Ce voyage signalerait peut-être un activisme plus soutenu des diplomates suisses dans ce sens-là. Le DFAE refuse de répondre, mais il indique que, pour exercer une telle médiation, "il faut que les parties concernées y consentent. Et cette condition n’est à l’heure actuelle pas remplie".
Car la Suisse n'est pas la seule à offrir ses bons offices dans ce pays: la Russie, le Mexique et le Vatican sont aussi sur les rangs, alors que l'Union européenne – alliée à des pays comme le Costa Rica et l'Uruguay – a constitué un Groupe international de contact avec le Venezuela. La Suisse n'y participe pas mais serait informée de ses travaux via le service européen de l'action extérieure à Bruxelles, selon les informations de la RTS.
Marc Menichini/Guillaume Rey