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Le chef de l'armée critique la preuve par l'acte

Pour André Blattmann, même en temps de paix, l'armée conserve son utilité.
André Blattmann peste contre la preuve par l'acte.
Le chef de l'armée veut durcir les conditions d'accès au service civil. André Blattmann réagit ainsi à l'explosion des demandes depuis la suppression de l'examen de conscience au profit de la preuve par l'acte.

La nouvelle loi sur le service civil est un accident de
parcours, explique André Blattmann vendredi dans la
"Mittelland-Zeitung". L'armée perd beaucoup trop d'éléments dont
elle aurait besoin.

Pour le commandant de corps, argumenter que le service civil est
une fois et demie plus long que le service militaire n'est pas
vraiment sérieux. C'est faire injure aux soldats de milice. Le
Zurichois réclame des conditions plus strictes pour accéder au
service civil. Il ne devrait plus être possible à ses yeux de
déposer une demande durant le service militaire.

Explosion des demandes

Et il faut se demander sous quelle forme le service civil
pourrait vraiment être équivalent à un service militaire,
indépendamment de la durée. Le but du service civil ne peut pas
être simplement d'occuper des gens. "Installer un musée ou aider à
des fouilles archéologiques, des privés peuvent le faire", estime
André Blattmann.



Selon les chiffres officiels publiés début juillet, un record de
2957 demandes de service civil a été enregistré entre janvier et
juin 2009, soit trois fois plus qu'au premier semestre 2008. La
"Mittelland-Zeitung" affirme que le nombre de requêtes s'élevait à
4200 à la fin août, alors que mois de 2000 demandes étaient
formulées chaque année sous l'ancien régime.

"Blattmann s'est mal informé"

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) n'a pas tardé à
réagir aux propos d' André Blattmann. «Nous combattrons
énergiquement toute tentative de durcir les conditions d'accès au
service civil ou toute tentative d'en rallonger la durée», annonce
le communiqué.



La hiérarchie militaire et ses représentants au Parlement n'ont
jamais considéré le service civil comme une véritable alternative à
l'armée, estime le GSsA. «Pour André Blattmann, la suppression de
l'examen de conscience est un 'accident de parcours'», ajoute le
GSsA.



L'Association suisse des civilistes ajoute que le chef de l'armée
ne s'est visiblement pas assez informé et n'a pas conscience que le
service civil est «bien plus lourd» que l'accomplissement du
service militaire.



ats/dk

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La preuve par l'acte en bref

L'adoption de la procédure simplifiée d'admission au service civil s'est traduite par la suppression des auditions des aspirants civilistes.

L'accord du candidat à accomplir un service civil une fois et demi plus long que le service militaire est considéré comme une preuve suffisante de son conflit de conscience.

Parallèlement, le montant de la taxe d'exemption de l'obligation de servir a été doublé, de 200 à 400 francs.

Elargissement de l'offre nécessaire

L'intérêt suscité par le service civil nécessite d'élargir l'offre d'établissements d'affectation, selon le Département fédéral de l'économie.

Le nombre des structures d'accueil reconnues a ainsi augmenté de 48 au premier semestre, à 1940 établissements proposant 6261 places.

Sur six mois, quelque 229'000 jours de service civil ont été accomplis, soit une progression de plus de 20% par rapport à l'année précédente.