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Scandale dans l'administration jurassienne

JU: des fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir consulté des sites pornographiques
Des fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir consulté des sites pornographiques - 6 mars 09, 12:45 Le Journal / 12h45 / 1 min. / le 6 mars 2009
Une trentaine de fonctionnaires jurassiens soupçonnés d'avoir consulté des sites à contenu pornographique au bureau sont sous le coup d'une enquête disciplinaire. Dans la foulée, le procureur général Yves Maître (photo) a démissionné. Un retrait qui serait directement lié à la procédure en cours.

Aucun ministre ou chef de service n'est concerné par le
scandale, a précisé à l'ATS le porte-parole du gouvernement. Mais
selon les informations du bureau régional de la TSR, la démission
du procureur général Yves Maître, annoncée quasi simultanément
(lire ci-contre), aurait un lien direct avec cette
affaire.

Le président du gouvernement jurassien Michel Probst a précisé
quant à lui que "la magistrature est aussi concernée", mais a
refusé d'en dire plus. "Je ne peux pas répondre à la question en
vertu de la séparation des pouvoirs", a répété le ministre sur les
ondes de Fréquence Jura (RFJ) et de la Radio Suisse Romande (RSR).
Il explique que c'est au Conseil supérieur de la magistrature de
répondre, mais ce dernier s'est refusé à dévoiler le contenu de
l'enquête.

Analyses en cours

Ce sont des problèmes techniques rencontrés sur le réseau
informatique cantonal qui ont mis la puce à l'oreille du Service de
l'informatique (SDI) l'automne dernier. Le SDI a procédé en
novembre dernier à des analyses approfondies qui ont mis en
évidence des problèmes de saturation du réseau, liés à la
consultation, par des fonctionnaires, de sites non-professionnels,
notamment à contenu pornographique. Les enquêtes disciplinaires ont
débuté cette semaine. Elles ont été confiées à une commission
présidée par le juge fédéral Jean-Luc Baechler, selon le communiqué du Gouvernement jurassien .



Les fonctionnaires concernés ont été informés individuellement des
griefs qui leur sont reprochés et des mesures conservatoires ont
été prises, en particulier la copie du disque dur de leur
ordinateur. Une analyse du contenu de ces disques durs sera
effectuée afin d'infirmer ou de confirmer les soupçons.



Selon les résultats de l'enquête, des sanctions appropriées seront
prises. Le gouvernement a par ailleurs pris des mesures pour
renforcer la sécurité informatique cantonale. Un nouveau système
d'accès à Internet a été installé en janvier, afin de filtrer plus
efficacement l'accès à certains sites. Le contenu des "directives
concernant les modalités d'utilisation d'Internet et de la
messagerie au sein de l'administration cantonale" a en outre été
rappelé à l'ensemble des collaborateurs de la fonction
publique.



agences/ps

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Le procureur général jette l'éponge

Au moment où l'on apprenait le scandale dans l'administration jurassienne, le procureur général Yves Maître, sous le coup d'une enquête menée contre lui par le Conseil supérieur de la magistrature, annonçait sa démission au 30 juin.

Selon son propre communiqué, il précise que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas constitutifs d'une infraction, mais sont susceptibles de porter atteinte à l'image du magistrat.

Le magistrat indique encore que les faits n'ont aucunement entravé la conduite et le bon fonctionnement du Ministère public ainsi que le travail accompli au cours de sa fonction.

Yves Maître, personnalité très connue dans le canton pour avoir notamment présidé les SR Delémont durant douze ans, est en poste depuis 1998 au Palais de justice.

Le président du Gouvernement jurassien Michel Probst s'est refusé à dire si la démission du procureur général du canton et le scandale lié à la consultation de sites pornographiques par des fonctionnaires étaient liés.

«Je ne peux pas répondre à la question en vertu de la séparation des pouvoirs», a répété le ministre sur les ondes de Fréquence Jura (RFJ) et de la Radio Suisse Romande (RSR).