Dans sa réponse écrite à deux questions de députés, le
gouvernement jurassien précise que les liens visités vont d'une
centaine par mois, pour les cas les moins graves, à plusieurs
dizaines de milliers.
Des longs métrages aussi
Ces chiffres ont été établis par le Service de l'informatique et
l'entreprise mandatée pour les analyses techniques. Le temps de
visualisation varie selon que le lien correspond à une simple photo
ou à un grand nombre - des dizaines, voire des centaines - offertes
par déroulement sur la page affichée.
De même, certains fonctionnaires ont visionné des films dont la
durée peut aller d'une dizaine de secondes à celle d'un long
métrage. Outre le temps de travail perdu pour l'employeur, souligne
le gouvernement, l'appréciation de la gravité de chaque situation
dépendra d'autres éléments, comme la recherche systématique
d'adresses ou la position hiérarchique de la personne
concernée.
Déjà des mesures prises
Le gouvernement jurassien devrait prendre connaissance du
résultat des enquêtes à la mi-mai, des réquisitions de preuves
supplémentaires ayant été demandées dans certains cas, selon une
réponse du gouvernement, rendue publique mercredi par la TSR et
datée du 12 mai dernier, à des questions écrites des députés Pascal
Haeni (PLR) et David Eray (PDC). Les sanctions possibles pourront
aller du simple blâme, puis de l'amende jusqu'à 300 francs, jusqu'à
une suspension, voire une révocation.
En attendant, le gouvernement a décidé de bloquer l'accès à des
sites non illicites mais non professionnels tels que Facebook ou
YouTube ainsi qu'à des sites hébergeant des blogs, indique-t-il
dans sa réponse. Dès l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le
personnel, le gouvernement exigera de ses employés de signer une
annexe au futur contrat de travail portant sur les conditions
d'utilisation des moyens informatiques et d'Internet.
Des statistiques anonymisées d'accès seront en outre fournies
chaque mois aux chefs et cheffes d'unités. Ces responsables sont
chargés de vérifier ces données et, le cas échéant, de demander au
Service informatique d'en examiner tel ou tel aspect.
agences/cer
Retour sur l'affaire du "pornogate"
L'affaire du "pornogate" a éclaté le 6 mars suite à surcharge du serveur.
Une trentaine de collaborateurs de la fonction publique jurassienne sont soupçonnés d'avoir consulté et téléchargé des fichiers pornographiques depuis leur lieu de travail.
Tous les départements sont concernés.
Cette affaire a fait tomber des têtes au sommet du canton du Jura.
Le procureur général Yves Maître et le juge cantonal Pierre Boinay ont tous deux démissionné, de même que le secrétaire du parlement cantonal. Les procédures concernant les deux magistrats ont été classées.
Un règlement de comptes?
Une enquête parlementaire demandée par le député Christophe Schaffter (Combat socialiste) pourrait également être ouverte: il veut savoir qui a ordonné la mise sous surveillance des ordinateurs des magistrats.
Pour lui, il est impossible que l'affaire ait été simplement découverte au hasard d'une surcharge des serveurs. Il pourrait s'agir plutôt d'un règlement de comptes, au mépris de la séparation des pouvoirs.