Au final, l'assistant social Jean-Claude Ruchet, 43 ans, gagne
par 3335 voix contre 3099 pour la préfette Pierrette Roulet-Grin,
62 ans, la majorité absolue étant à 3253 voix. La gauche
reconquiert ainsi la majorité à l'exécutif qu'elle avait perdue en
2001.
Législatif aussi à gauche
Les électeurs d'Yverdon-les-Bains devaient compléter l'exécutif
après le départ du syndic radical Rémy Jaquier. A 57 ans, il va
reprendre la direction de l'entreprise de son ex-associé décédé
dans l'accident de car à Etroubles (Val d'Aoste) en octobre. La
gauche est très légèrement majoritaire au législatif, avec 51
sièges sur 100.
Cette victoire au premier tour a surpris le premier intéressé. "On
savait que ça allait être serré, mais en fin de compte 236 voix
d'écart, c'est pas mal", juge Jean-Claude Ruchet qui prendra ses
fonctions le 1er juillet.
Ses réseaux dans le monde associatif l'ont aidé face à la préfète
radicale davantage "médiatisée", selon lui. "J'ai été plus concret
et plus proche des gens. Dès janvier, on a parlé de la crise et de
plan de relance", poursuit Jean-Claude Ruchet. Fidèle à ses
engagements, il saura être un homme de consensus. "Je m'engage à
faire des ponts entre la gauche et la droite tout en ayant mes
convictions", affirme-t-il.
Servir sa région
De son côté, Pierrette Roulet-Grin reconnaît que la gauche s'est
"fortement mobilisée", contrairement aux électeurs de droite.
L'arrivée de la crise économique a peut-être poussé les gens à
voter à gauche, plus porteuse "de valeurs de solidarité",
avance-t-elle en guise d'explication.
Pierrette Roulet-Grin "regrette" pour le parti radical vaudois qui
perd la deuxième ville du canton. "Je reste préfète et vais
continuer à servir ma région", ajoute celle qui a été journaliste
pendant 12 ans, qui est aussi capitaine à l'armée et qui voulait
"faire rayonner Yverdon".
Au tour de la syndicature
Actif depuis une quinzaine d'années en politique, Jean-Claude
Ruchet a présidé le Conseil communal en 2001 où il siège depuis
1994. Il est engagé dans d'autres tâches, comme la direction de la
section nord vaudois de l'ASLOCA. Le nouvel élu ne briguera pas la
syndicature.
Le Parti socialiste yverdonnois avait clarifié la situation en
annonçant que si la gauche l'emportait, le municipal de l'éducation
et de la jeunesse Daniel von Siebenthal se présenterait pour la
charge suprême. Un premier tour est agendé le 17 mai, avec au
besoin, un second tour le 7 juin.
Déception radicale
Pour le parti radical vaudois, "c'est la déception", admet sa
présidente Christelle Luisier. Elle relève les risques à présenter
une préfète, qui est désignée par le Conseil d'Etat et qui a des
compétences pénales, autrement dit qui peut se faire des ennemis au
cours des années.
Que cet échec reflète une tendance générale ou pas, le parti
radical vaudois a deux ans pour travailler dur et remonter la
pente, remarque Christelle Luisier qui parle de reprendre la
majorité en 2011 à Yverdon-les-Bains. Le PRDV ne dirige plus que
deux villes de plus de 10'000 habitants, Prilly et Ecublens.
En cours de législature
Yverdon est la troisième grande ville du canton de Vaud à
changer de syndic en cours de législature.Au printemps 2008, Nuria
Gorrite (PSV) a succédé à son camarade de parti Eric Voruz à
Morges. Fin novembre, Daniel Rossellat, le patron du Paléo
Festival, a été élu syndic de Nyon avec le soutien des Verts.
Avec quelque 26'000 habitants, Yverdon-les-Bains n'avait pas connu
de complémentaire pour l'exécutif depuis un quart de siècle.
agences/lan
Pas de changement au Conseil d'Etat soleurois
Les Soleurois n'ont pas voulu changer la composition de leur Conseil d'Etat. Ils ont réélu les cinq sortants (2 PRD, 2 PDC et 1 PS) lors du premier tour des élections cantonales dimanche.
L'UDC a échoué pour la quatrième fois consécutive depuis 2001 à entrer au gouvernement.
Christian Wanner (PRD) est arrivé en tête, suivi par Klaus Fischer (PDC), Peter Gomm (PS), Esther Gassler (PRD) et Walter Straumann (PDC).
Victoire des Verts en Argovie
Les Verts sont les grands gagnants des élections au Grand Conseil d'Argovie dimanche. Ils ont remporté six sièges de plus.
Le PS, le PDC, le PRD et l'UDC ont perdu des mandats.
La nouvelle répartition des sièges, selon le système Pukelsheim, a profité comme prévu aux petits partis.
Ainsi trois formations de second ordre ont réussi leur entrée au Parlement. Les Verts libéraux décrochent du premier coup 5 sièges, le Parti bourgeois démocratique (PBD) 4 sièges et l'Union démocratique fédérale (UDF) 2 sièges.