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Lucie: soutien populaire à la veille des obsèques

Le meurtre de Lucie bouleverse la Suisse entière.
La population montre son soutien à la famille de Lucie à la veille des funérailles.
La mémoire de Lucie sera célébrée lundi à Fribourg par celui qui l'a baptisée enfant, Monseigneur Genoud. Le drame de la jeune Fribourgeoise émeut tout le pays, comme en témoignent les plus de 85'000 adhésions au groupe "Une pensée pour Lucie et sa famille" sur Facebook. La famille, elle, est en colère.

Dimanche matin, ils étaient 85'285 à avoir ainsi manifesté leur
soutien à la famille de la jeune fille au pair tuée le 4 mars à
Rieden près de Baden (AG). Ils seront sans doute nombreux aux
obsèques que célébrera l'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg
lundi après-midi.

De son côté, la famille qui l'avait accueillie outre-Sarine
souhaite elle aussi lui dire un dernier au revoir. Sur le site de
réseau social, elle indique organiser à cet effet une cérémonie
publique dans l'église catholique de Pfäffikon (ZH) mercredi
soir.

Beaucoup de critiques

Mais si la mort de la jeune Lucie suscite des élans de soutien
et de compassion, elle soulève également nombre de critiques.
Particulièrement au sein de la famille de la victime. Samedi, sa
soeur s'est rendue à Rieden en compagnie de son oncle. Sur place,
tous deux ont lu une lettre ouverte aux autorités, pointant du
doigt les manquements de l'enquête.



Dans ce manuscrit, beaucoup de questions mais aussi de la colère.
Selon la famille, le meurtrier présumé de Lucie "aurait dû se
présenter dans un centre spécialisé à des fins de contrôle, le 3
mars. Il serait arrivé en retard et on l'aurait renvoyé! Le
lendemain, il tuait Lucie. Quelle conscience professionnelle!!!" Et
d'ajouter "Des têtes doivent tomber."



Dans un communiqué publié dimanche, "Reform 91" pointe du doigt le
comportement de la clinique. l'organisation d'aide aux détenus veut
que le service de probation argovien soit réorganisé. Elle a rédigé
une résolution dans ce sens à l'intention du Grand Conseil.



Dans une interview publiée samedi dans la "Basler Zeitung", le
directeur du service de probation argovien, Otto Mose, défend son
institution. Son service a "accompagné le jeune homme de manière
professionnelle, a rapidement réagi et informé les autorités
d'exécution". Et de souligner que l'encadrement des personnes
libérées est toujours un exercice d'équilibriste.

Röstigraben

La famille de Lucie exprime aussi de la colère devant l'absence
d'une personne bilingue lorsque les premières informations sont
tombées le lundi 9 mars. "On aurait pu systématiquement faire appel
à un policier fribourgeois bilingue pour traduire en français". Et
d'ajouter "Je ne pense pas que des Suisses allemands auraient
accepté une pareille situation à Lausanne ou à Genève". La famille
éprouve également un besoin de réponses face aux difficultés de
communication entre les polices cantonales concernées.



"La collaboration et la communication entre les polices de Schwyz,
Zurich et Aarau devraient maintenant être soumises à un audit; mais
de grâce pas par une instance cantonale. Faisons appel à des
spécialistes de l'étranger!", réclament les proches de Lucie.



ats/cht

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Le meurtrier n'a montré aucune émotion

Le meurtrier de la jeune fille au pair fribourgeoise Lucie n'a montré aucune émotion lors des premiers interrogatoires de la police. Ses déclarations sont cependant très crédibles, selon Urs Winzenried, chef de la police criminelle argovienne.

Les déclarations du meurtrier ne contredisent pratiquement sur aucun point les résultats de l'enquête, a expliqué Urs Winzenried dans un entretien publié dans le "SonntagsBlick". Ce Suisse de 25 ans a répondu calmement, fermement et sans hésiter aux questions des enquêteurs.

Même pour les actes les plus graves, le jeune homme n'a pas tenté d'embellir les faits. Il n'a montré aucune émotion: pas de larmes, pas de bégaiements, pas de déglutissement, pas de transpiration excessive, a observé le chef de la police criminelle. Le meurtrier a cependant été mis sous pression par les enquêteurs à certains moments.

Le meurtrier présumé de Lucie a été transféré vendredi de l'unité fermée de la clinique psychiatrique de Königsfelden près de Brugg (AG), vers un lieu non connu.

La justice argovienne sur la sellette

La justice argovienne et le nouveau code pénal se sont trouvé dans le collimateur des critiques. L'application des peines dans ce canton suscite de nombreuses questions.

Pour sa part, la directrice de la justice du canton de Saint-Gall, Karin Keller-Sutter, met en cause, dans la presse dominicale, le nouveau droit pénal de 2007.

La marge de manoeuvre des juges d'application des peines a été extrêmement réduite, a-t-elle dénoncé. Lorsqu'un délinquant pénal est libéré sous conditions et qu'il ne se plie pas aux conditions fixées, ils doivent saisir un tribunal pour le remettre en prison, ce qui prend du temps et crée des risques supplémentaires.