En tirant un premier bilan de son action, Viola Amherd annonce mercredi au micro de la RTS qu'elle entend "marquer le 14 juin, jour de la grève des femmes", de telle manière que ce soit "le jour de toutes les femmes, quelles que soient leur origine et leur opinion politique".
La ministre haut-valaisanne ne fera pas grève ce jour-là mais elle entend marquer la journée, "notamment par une table ronde sur le sujet".
Aucun machisme constaté pour le moment
Viola Amherd fixe à l’armée comme une "priorité d’engager plus de femmes, pour que davantage de femmes puissent ensuite grader". La démocrate-chrétienne évoque sa propre émotion quand il a fallu changer la plaque de son bureau avec la mention "cheffin" (cheffe), une femme devenant conseillère fédérale en charge de l’armée pour la première fois de l’histoire suisse.
"Le combat pour l’égalité salariale" sera par ailleurs une priorité de son action au sein du gouvernement au cours de la législature, précise celle qui a été élue au Conseil fédéral le 3 décembre dernier en remplacement de Doris Leuthard.
Viola Amherd se souvient avoir elle-même subi le machisme dans sa carrière politique, par exemple avoir été appelée "Häx" (sorcière) parce qu'elle donnait son avis au Conseil communal de Brigue: "Mais pour l’instant je n’ai subi aucun machisme à l’armée et je ne ressens pas une revanche, seulement le fait que les femmes ont gagné leur juste place."
"La plus lourde responsabilité: devoir abattre un avion en cas d’action terroriste"
Dans la découverte de ses fonctions, la conseillère fédérale confie que la plus lourde "responsabilité morale" est le choix, le cas échéant, de "devoir abattre un avion détourné par un terroriste, même avec des passagers" s’il en va de la protection d’un plus grand nombre de vies au sol.
La ministre dispose pour ce rôle de cheffe suprême des forces aériennes d’un troisième téléphone, spécial, en plus de son téléphone personnel et d’un téléphone crypté.
"J’ai donné de nouvelles consignes pour éviter les pressions des constructeurs"
Viola Amherd révèle par ailleurs avoir donné à toute la hiérarchie "de nouvelles consignes pour éviter les pressions des constructeurs", dans le dossier des nouveaux avions de combat. "Toutes les invitations sont proscrites", précise-t-elle, pour éviter les pressions des avionneurs en quête du contrat d’équipement de l’armée suisse.
Darius Rochebin/boi
L'entretien complet avec Viola Amherd sera diffusé ce dimanche dans l’émission Pardonnez-moi.