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La Suisse doit relever sa protection des données sous la pression de l’UE

Facebook se sert des applications pour collecter des données personnelles. [Fotolia - chinnarach]
La FRC veut que les entreprises soient contraintes d’expliquer ce qu’elles font de nos données personnelles / La Matinale / 1 min. / le 28 mars 2019
La Suisse doit moderniser sa législation en matière de traitement des données personnelles si elle veut se conformer au droit européen. A défaut, la libre circulation des données avec l'UE pourrait cesser.

Tout un chacun peut demander à une entreprise de lui restituer les données personnelles qu'elle a collectées à son sujet. En revanche, en Suisse, il n'est pas possible de savoir ce que l'entreprise en question fait de ces données, comment elle catégorise ses clients et quel profil de leur personnalité elle a dressé dans le but de prévoir leur comportement d'achat.

La convention du Conseil de l'Europe en matière de protection des données personnelles, de son côté, vient d'être modernisée pour que les consommateurs puissent justement avoir accès à ces informations. Or, si la Suisse ne s'y conforme pas, elle risque de voir ses échanges de données avec l'Union européenne considérablement compliqués.

Niveau de protection des données inadéquat

"Dans le mécanisme que l'on connaît, pour pouvoir bénéficier de la libre circulation des informations, il faut avoir un niveau de protection des données jugé adéquat par l'Union européenne", détaille Jean-Philippe Walter, commissaire à la protection des données du Conseil de l'Europe. "Or, l'une des conditions pour pouvoir garder cette adéquation est la révision de notre loi, pour la mettre en conformité avec le droit européen."

La révision de la loi a été présentée par le Conseil fédéral fin 2017, mais à ce jour, elle n'a pas encore été examinée par la première chambre. Pourtant, selon Jean-Philippe Walter, le temps presse: "La Commission européenne est en train d'examiner notre adéquation et pourrait assez rapidement se prononcer. Or, s'il n'y a pas des signes positifs d'une amélioration de notre législation, on pourrait voir la fin de la reconnaissance de l'adéquation, ce qui serait un gros handicap pour les entreprises suisses qui sont actives avec l'UE", avertit le commissaire.

Cléa Favre/vic

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La FRC met en garde contre les risques de croisement des données personnelles

Interrogé sur les garanties données par Migros en matière de traitement des données personnelles, le responsable santé de la Fédération romande des consommateurs Yannis Papadaniel s'est déclaré "pas inquiet, mais prudent et très réservé" sur les ondes de l'émission Forum de la RTS mardi soir.

"L'un de nos collaborateurs a fait une petite expérience il y a deux ans, en demandant à Migros de pouvoir accéder à ses données personnelles. Il a reçu après deux ou trois mois des informations très détaillées. En revanche, la façon dont ces données sont traitées n'a pas été communiquée", illustre Yannis Papadaniel.

Selon le spécialiste, depuis que les géants Migros et Coop se sont lancés sur le marché de la santé, il est crucial d'obtenir la garantie que les données rassemblées par l'intermédiaire des cartes de fidélité Cumulus et Supercard ne soient pas croisées avec celles qui sont collectées par les centres médicaux, sous peine de se retrouver face à "un grave problème".

>> Ecouter l'interview de Yannis Papadaniel dans Forum: