Dans "La suite des idées", paru aux Editions Favre, les deux PLR - qui affichent une différence d'âge de 40 ans et se vouent une admiration mutuelle - proposent un débat d’idées sur le rôle de l’Etat, l'Europe ou encore l'environnement.
Alors qu'un autre ancien ministre PLR, le Neuchâtelois Didier Burkhalter, publie un ouvrage plus littéraire, Pascal Couchepin reste clairement dans le débat politique. "Comme citoyen, il faut continuer à s'intéresser aux affaires publiques", explique-t-il vendredi dans La Matinale. Et s'il a préféré débattre avec celui qui l'admire plutôt qu'avec un contradicteur, c'est parce qu'en démocratie, "il faut commencer par dialoguer avec ceux qui sont les plus proches (...) Et ensuite on est mieux armé - dans le bon sens du terme - pour dialoguer avec des gens qui ne partagent pas du tout nos opinions."
"L'UE partage les mêmes valeurs que nous"
L'ancien chef du Département fédéral de l'intérieur apporte notamment son soutien à l'accord-cadre avec l'Union européenne. C'est important parce qu'il s'agit du partenaire économique le plus important de la Suisse, mais aussi "parce que l'UE est un partenaire qui partage les mêmes valeurs que nous", souligne le Valaisan. "On a pris l'option - à travers les accords bilatéraux - de chercher constamment l'amélioration de nos relations avec l'Union européenne, dans la dignité. Et cet accord-cadre y contribue."
L'ancien conseiller fédéral met en garde contre le risque de se retrouver dans une situation similaire à celle du Royaume-Uni avec le Brexit. "L'alternative, c'est quoi? C'est le style anglais. Et j'aimerais demander à tous ceux qui s'opposent à l'accord-cadre comment veulent-ils faire. Ils ne disent pas ce qu'on fait si, à la manière des Anglais, on dit non et ensuite c'est le grand vide."
"Une voie un peu périlleuse"
A la question de savoir si le Conseil fédéral devrait s'engager plus pour défendre cet accord, Pascal Couchepin estime surtout que le gouvernement a choisi - depuis plusieurs années - "une voie un peu périlleuse." Elle montre, dit-il, que l'idée que le Conseil fédéral a de sa fonction, c'est qu'il est le plus haut niveau de l'administration. Moi, j'ai toujours pensé que le Conseil fédéral est une autorité politique qui doit donner son avis, combattre pour une opinion. On perd ou on gagne, mais on combat pour une opinion."
Sur la thématique de l'écologie, le PLR a lancé jeudi une vaste consultation de ses membres.
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"Certains ont monopolisé l'écologie"
Cela donne l'impression que le parti est un peu emprunté face à ce sujet, même si l'ancien président de la Confédération le conteste. "Ce n'est pas vrai, le PLR n'est pas du tout embêté, en particulier le Parti libéral-radical valaisan (...) Ce qui est vrai, c'est qu'il y a parfois des différences dans la méthode et ça donne l'impression que le Parti libéral-radical n'est pas fondamentalement en faveur de tout ce qui est proposé par certains qui ont monopolisé l'écologie."
Pascal Couchepin estime que beaucoup de choses ont déjà été faites en matière de protection de l'environnement, même s'il reconnaît qu'il reste encore beaucoup à faire. "Il y a des pas à faire ensemble, c'est ce qu'on a essayé de faire dans le passé, pas toujours avec succès c'est vrai."
Propos recueillis par Elisabeth Logean/oang