Au programme du jour de cette assemblée des délégués à Amriswil (TG) figuraient prioritairement les deux objets soumis à votation le 19 mai prochain. On savait le parti divisé sur la réforme fiscale liée au financement de l'AVS (RFFA).
Cela s'est confirmé à l'issue des débats, nourris, puisque les délégués n'ont pas voulu trancher et ont finalement décidé de laisser la liberté de vote (par 289 voix, contre 60 et 1 abstention), suivant ainsi l'avis de leur comité directeur.
L'assemblée a en revanche rejeté à la quasi-unanimité (375 voix et une abstention) la révision de la loi sur les armes.
Albert Rösti tente de resserrer les rangs
En ouverture de l'assemblée, Albert Roesti s’est évertué à remotiver ses troupes et resserrer les rangs, après les mauvais résultats électoraux enregistrés par le parti lors des élections cantonales zurichoises du week-end dernier. Dès son arrivée, il a du reste salué la démission en bloc de la direction de la section zurichoise du parti, qui "a bien fait de réagir rapidement", a-t-il dit.
Alors que les élections fédérales d'octobre prochain approchent à grands pas, le Bernois a reconnu devant les délégués qu’à Zurich, le parti n’a pas réussi à mobiliser sa base. Et cet abstentionnisme l'inquiète. Car, aux yeux d'Albert Rösti, l’UDC a fortement contribué au bien-être de la Suisse. Si le peuple ne vote plus pour le parti, cette prospérité s’en trouverait menacée, estime-t-il.
Et pour retrouver le chemin de la victoire, le président du plus grand parti de Suisse a insisté sur les thèmes chers à son électorat, et notamment la souveraineté de la Suisse face à l’Union européenne ou la menace migratoire.
Marc Menichini/ats/oang
Treize exigences sur l'accord-cadre
Plusieurs poids lourds de l'UDC suisse ont tiré à boulets rouges, lors de l'assemblée, sur le projet d'accord-cadre avec l'Union européenne.
Treize exigences concernant ce traité ont été adoptées, parmi lesquelles l'opposition à la clause dite guillotine (liant différents accords) ainsi qu'au fonds de cohésion, ou encore l'affirmation du soutien aux accords bilatéraux à condition qu'ils soient conclus "avec l'assentiment et dans l'intérêt des deux parties".
"L'UDC dit non à cet accord", a lancé Albert Rösti. "Il s'agit d'un contrat de soumission que la Suisse ne peut et ne doit jamais signer", qui signifierait "la fin de la voie bilatérale". Le président a aussi vertement critiqué les autres partis gouvernementaux, notamment le PLR qu'il accuse d'avoir vendu son soutien "comme un morceau de pain".
Les grévistes du climat sont instrumentalisés, selon Roger Köppel
Les jeunes qui manifestent en faveur du climat sont pilotés par des cercles verts et rouges, selon le conseiller national UDC Roger Köppel. Très applaudi, le Zurichois a déclaré que le parti n'était pas contre la protection de l'environnement, mais qu'il s'opposait aux réglementations.
"Notre logo est vert et si nous regardons derrière, il n'y a pas de rouge", a lancé ironiquement le patron du magazine de droite Weltwoche. "Nous sommes pour l'économie de marché et la responsabilité individuelle, mais contre ceux qui veulent instaurer un kolkhoze climatique et des taxes".
"Ce qui se passe au niveau de la protection du climat est un suicide organisé de la société. L'UDC ne participera pas à ce mouvement", a encore ajouté Roger Köppel.