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Education sexuelle: tout le monde est concerné

Un enfant de huit ans aurait failli être enlevé dimanche dernier (photo prétexte).
Le rapport suggère des modules d'enseignement dès l'école enfantine
L'école, les parents et les médias doivent être plus attentifs à l'éducation sexuelle des jeunes. Vu les mutations de la société et les progrès technologiques, la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse estime que les cours dans ce domaine doivent être obligatoires.

«En 30 ans, l'évolution a été très forte sur les questions de
sexualité», a commenté le président de la commission, Pierre
Maudet, vendredi devant les médias lors de la publication du
rapport sur la sexualité des jeunes au fil du temps . Et le Genevois de citer l'affaire
Polanski, symptomatique à ses yeux des changements de perception
face aux cas impliquant des mineurs.



Pour la commission, la Suisse a encore des efforts à fournir dans
le domaine. Ainsi il n'existe toujours pas de directives uniformes
et à caractère obligatoire en matière d'éducation sexuelle : «Les
différences entre régions linguistiques et cantons, ainsi qu'au
sein d'une même région d'un établissement à l'autre, voire d'un
enseignant à l'autre, montrent que l'éducation sexuelle est peu
considérée et que les réticences sont tenaces».

Des cours obligatoires... pour les parents

Pour corriger le tir, il conviendrait d'inscrire dans les plans
d'études et la législation des modules d'enseignement, valables de
l'école enfantine jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. Sur
le principe, les soirées de parents devraient être obligatoires, et
des cours facultatifs sur l'éducation sexuelle devraient leur être
proposés. La sexualité des jeunes devrait aussi être incluse dans
les conventions et les cours d'intégration pour étrangers.

Médias et pornographie dans le collimateur

Autre constat: la nécessité de garantir une information fiable
et objective compte tenu de l'importance croissante d'Internet, des
forums notamment. Les enfants sont confrontés de plus en plus tôt à
une abondance de repères et d'images, mais ils ne savent pas
forcément comment gérer la situation, a mis en garde Pierre
Maudet.



Les sites de conseil et les publications des organisations
spécialisées sont donc invités à mieux coordonner leurs offres et à
en améliorer la diffusion. De leur côté, les parents doivent se
familiariser avec Internet et pouvoir en apprécier les
risques.



Les médias, eux, sont priés d'entreprendre leur examen de
conscience et d'évaluer d'un oeil critique l'impact de leurs
contributions sur les jeunes. Les journalistes devraient se borner
à livrer «des comptes rendus nuancés» et éviter de faire des
recherches sur le comportement sexuel dans le cercle des amis des
victimes et des agresseurs. Enfin, la commission prône un tour de
vis en matière de publicité et de prêt de films
pornographiques.



ats/tyf

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