Composée actuellement de 14 membres, Tigris a été créée dans le
cadre du projet d'efficacité destiné aux autorités de poursuite
judiciaire de la Confédération. Ses coûts sont comptabilisés dans
le budget de la police fédérale, a précisé fedpol. La troupe se
trouve sous le contrôle, comme l'entier de fedpol, des commissions
de gestion des Chambres fédérales.
Avec cette troupe d'intervention, les autorités fédérales se
trouvent en terrain délicat, écrit la «Weltwoche». En 1978, le
peuple et les cantons ont refusé la création d'une police fédérale
de sécurité, comme le proposait le conseiller fédéral PDC Kurt
Furgler. En 2002, sa collègue de parti Ruth Metzler a échoué au
Parlement déjà avec un projet similaire. Fedpol réfute donc
l'argument selon lequel Tigris comporte des éléments de police de
sécurité: la troupe est engagée lors de menace accrue.
Une création passée inaperçue
Sa création est largement passée inaperçue en raison des
changements incessants du cahier des tâches et de la situation
sécuritaire. De plus, la police judiciaire fédérale révèle
l'existence d'une troupe d'intervention sur son site
internet.
Les directeurs cantonaux de justice et police étaient informés sur
Tigris, selon fedpol. Des dires contestés par le secrétaire général
de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police
Roger Schneeberger à l'émission «10 vor 10» de la télévision
alémanique SF. Selon lui, les polices cantonales ont été mises au
courant, mais pas les directeurs cantonaux de justice et
police.
Installations high-tech
L'intervention de Tigris est ordonnée par le Ministère public de
la Confédération ou l'Office fédéral de la justice. Lorsque son
engagement est demandé par un canton, les lois cantonales
s'appliquent. Dans ces cas, l'intervention se déroule toujours avec
l'accord des autorités cantonales.
Les membres de Tigris s'entraînent dans une installation de tir
virtuel high-tech, confirme fedpol. D'autres corps de police
disposent également de telles installations, précise l'office. Son
acquisition a été décidée pour éviter les coûts d'entraînement
externes. Il n'est pas prévu d'augmenter les effectifs de la troupe
d'intervention, à moins que de nouvelles tâches ne lui incombent,
poursuit fedpol.
ats/ps
Complémentaire du travail des cantons
Les cantons disposent de leurs propres unités d'intervention spéciales, comme «Gentiane» à Berne ou «Diamant» à Zurich. Ceci ne rend pas superflue celle de la Confédération, précise fedpol.
Il s'est avéré que les forces cantonales ne suffisent pas dans toutes les enquêtes de police judiciaire fédérale.
Dirigée par Kurt Blöchlinger, l'unité fédérale intervient lors de délits dont la compétence incombe à la Confédération: notamment la grande criminalité transfrontalière, le terrorisme (y compris son financement), les délits à l'explosif, l'espionnage, les infractions contre les lois sur le matériel de guerre, sur le matériel nucléaire, sur le contrôle des biens et sur l'aviation.