La ministre de Justice et Police a indiqué samedi en marge de
l'assemblée des délégués du PBD
qu'une enquête allait être menée sur les activités de cette troupe
de choc, dont l'existence a été dévoilée jeudi par la "Weltwoche"
et confirmée le lendemain par l'Office fédéral de la police
(fedpol).
Transparence exigée
Elle veut notamment savoir dans quel contexte sa quarantaine
d'interventions a eu lieu. "J'ai su et sais qu'on a un groupe qui
soutient les cantons. Mais je ne sais pas s'il a fait des choses
que nous n'avions pas décidé de faire", a précisé Eveline
Widmer-Schlumpf à la RSR.
La conseillère fédérale a rappelé que la sécurité est l'affaire
des cantons. "Un groupe d'intervention fédéral ne peut être engagé
qu'en collaboration avec des corps de police cantonaux, sauf s'il
s'agit de tâches précises, notamment d'envergures internationales.
Tout le reste de la politique de sécurité est du ressort des
cantons", a-t elle ajouté à la TSR.
Dans son intervention devant les délégués du PBD, Eveline
Widmer-Schlumpf a estimé, sans précisément nommer "Tigris", qu'une
unité de ce genre n'est pas nécessaire. Elle a exigé des structures
de sécurité transparentes, sous la conduite des cantons.
Fedpol se veut rassurant
Dans son communiqué diffusé vendredi, fedpol indique que
"Tigris", actuellement composée de 14 membres, a été créée dans le
cadre du projet d'efficacité destiné aux autorités de poursuite
judiciaire de la Confédération. Ses coûts sont comptabilisés dans
le budget de la police fédérale et elle se trouve sous le contrôle
des commissions de gestion du Parlement, affirme l'office.
Fedpol a également réfuté l'argument selon lequel "Tigris"
comporte des éléments de police de sécurité. La troupe est engagée
lors de menace accrue sur ordre du Ministère public de la
Confédération ou de l'Office fédéral de la justice. Lorsque son
engagement est demandé par un canton, les lois cantonales
s'appliquent. Dans ces cas, l'intervention se déroule toujours avec
l'accord des autorités cantonales, indique fedpol.
ats/cer
Les politiques sont fâchés
De nombreux politiciens ont en tout cas été fâchés d'apprendre par la presse l'existence de "Tigris".
La présidente de la sous-commission de gestion du National chargée du DFJP, Maria Roth-Bernasconi (PS/GE), a annoncé dans plusieurs médias écrits et électroniques qu'elle allait poser rapidement des questions à son sujet.
Elle veut notamment connaître les bases légales de cette troupe et savoir si le Parlement n'aurait pas dû approuver sa création.