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"Tigris" n'est pas un secret, affirme la police fédérale

La police d'intervention de Genève en plein exercice avant l'Euro 2008.
La police d'intervention de Genève en plein exercice avant l'Euro 2008.
Tous les acteurs politiques étaient au courant de l'existence de l'unité d'intervention "Tigris". Cette troupe n'avait rien de secret, déclare mercredi le chef de la police judiciaire fédérale (PJF) Kurt Blöchlinger.

La PJF a toujours informé en toute transparence sur le budget et
les interventions de "Tigris", assure son chef. "Le monde
politique, le Département de justice et police et le directeur de
l'Office fédéral de la police: tout le monde savait", assure Kurt
Blöchlinger dans un entretien paru mercredi dans "Blick".

"Il n'y a pas d'unité secrète et il n'y en a jamais eu", affirme
Kurt Blöchlinger. Les instances politiques, le Département fédéral
de justice et police (DFJP) et le directeur de l'Office fédéral de
la police ont été informés de l'existence de cette unité. Les
commandants des polices cantonales ont été avertis à l'automne
2005.

Soulager les cantons

"Tigris" n'est pas une "troupe de combat", mais une troupe
"d'intervention armée", qui bénéficie de matériel spécial, précise
encore Kurt Blöchlinger. Les cantons ne voulaient et ne pouvaient
plus assumer certaines tâches de poursuite judiciaire fédérale,
justifie Kurt Blöchlinger. Entre former ses 200 enquêteurs à des
missions délicates ou constituer une équipe spéciale, le chef de la
PJF a choisi la seconde solution.



L'unité a reçu l'aval de la ministre de la police Ruth Metzler en
2003 et a été élaborée sous Christoph Blocher en 2004/ 2005. Un
rapport d'inspection demandé par Christoph Blocher, chef du DFJP à
l'époque, n'a donné lieu à aucune observation particulière.
Christoph Blocher en a pris acte et le rapport a aussi été transmis
à la Commission de gestion du Parlement. C'est pourquoi les
reproches formulés par le magazine «Weltwoche» sont infondés,
souligne Kurt Blöchlinger.

Widmer-Schlumpf invitée depuis plusieurs mois

A la question de savoir pourquoi la nouvelle cheffe du DFJP
Eveline Widmer-Schlumpf n'était pas au courant, Kurt Blöchlinger
explique que la direction du DFJP a été invitée, il y a environ six
mois, à venir visiter les unités spéciales, y compris "Tigris". A
ce jour, la visite n'a toujours pas eu lieu.



Kurt Blöchlinger quittera la Police judiciaire fédérale en milieu
d'année pour prendre le commandement de la police cantonale de
Schaffhouse. A la question de savoir si, dans la controverse à
propos de "Tigris", il estimait avoir été lâché par le directeur de
l'Office fédéral de la police et le Ministère public, il a répondu:
"Je ne souhaite rien dire à ce sujet".



ats/ap/bri

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Quelque 130 interventions

Jusqu'à présent, "Tigris" a mené environ 130 interventions en collaboration avec 21 cantons. Pour l'heure, l'unité spéciale n'a pas tiré un seul coup de feu.

"Certains cantons sont même venus nous demander notre soutien", indique Kurt Blöchlinger. Et les échos qui nous sont parvenus sont extrêmement favorables.

L'unité n'a pas les mêmes tâches que les forces spéciales des cantons. Elle n'est pas compétente pour les alertes à la bombe ou les prises d'otages.

Durant l'Euro 2008 par exemple, "Tigris" a coordonné les flux d'informations entre les unités d'intervention des polices cantonales dans les villes hôtes du championnat.