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Large mobilisation des médecins généralistes

15'000 blouses blanches dans la rue. Pascal Couchepin critiqué.
15'000 blouses blanches dans la rue. Pascal Couchepin critiqué.
Après les cantons de Genève et de Vaud, la grogne des médecins généralistes contre le conseiller fédéral Pascal Couchepin a gagné toute la Suisse mercredi. Ils étaient plus de 15'000 au total à descendre dans la rue pour protester contre la baisse des tarifs des laboratoires en cabinet.

A Berne, près de 3000 personnes ont défilé. Après des discours
devant le Rathaus, le cortège de blouses blanches a gagné la Place
fédérale. Une lettre de protestation devait être remise au
département du conseiller fédéral Pascal Couchepin. Ils ont été
reçus par le directeur de l'Office fédéral de la santé publique
(OFSP), Thomas Zeltner. Ce dernier a expliqué qu'il ne voulait pas
descendre dans l'arène pour discuter avec les médecins, mais plutôt
entamer des négociations à une table ronde.



En tête du cortège, les manifestants bernois portaient une
guillotine représentant la baisse des tarifs de laboratoire. On
pouvait lire des slogans comme "Laboratoire: "Couchepin c'est fini,
rentre à Martigny" et "Couchepin contrôle tes copains
assureurs".

Des grèves aussi en Suisse romande

A Bâle, ce sont près de 900 généralistes qui sont descendus dans
la rue. Le directeur bâlois de la santé Carlo Conti leur a apporté
son soutien. A Zurich, ils étaient environ 1500, près de 1200 à
Lucerne et quelque 1300 à Aarau.



Des manifestations ont également eu lieu à Neuchâtel, dans le Jura
et en Valais, rassemblant quelque 300 personnes à chaque fois. A
Neuchâtel, près de 300 médecins et laborantins ont donné de la voix
dans la cour du Château. Ils ont interpellé le Grand Conseil, réuni
en session, et demandé le maintien au niveau fédéral "d'une
médecine de premier recours performante avec des outils adéquats".
Autre exigence: l'encouragement de la formation de médecins
généralistes dans les cabinets et les hôpitaux du canton.



En Valais, les généralistes ont remis une pétition aux autorités
cantonales et aux représentants valaisans à Berne afin de dénoncer
les méthodes "indignes" de Pascal Couchepin.

Vaud et Genève ont déjà fait grève

Le 24 mars dernier, près de 8000
médecins ont déjà fait grève et manifesté dans les cantons de Vaud
et de Genève. La décision du ministre de la santé Pascal Couchepin
concernant les laboratoires de cabinet entraîne le démantèlement de
la médecine de famille et met en danger la sécurité des patients et
la qualité des soins, souligne dans un communiqué la Fédération des
médecins suisses (FMH).



Celle-ci est solidaire des revendications des médecins de premier
recours et met en garde contre les fausses économies dans le
domaine de la santé. Si la décision de révision entre en vigueur
comme prévu au 1er juillet prochain, de nombreux médecins devront
fermer leur laboratoire et ne seront plus à même d'en couvrir les
frais. Sans laboratoire d'analyses au cabinet, les médecins ne
pourront plus garantir la qualité et la sécurité des traitements
usuels.



ats/sbo/lan

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Solidaire, la FMH présente son modèle

La Fédération des médecins suisses (FMH) a profité de ces grèves pour ressortir son modèle "point of care".

Présentée en janvier par la FMH, cette tarification simplifiée se base sur une liste de 30 analyses directement utilisables pendant la consultation en cours chez le médecin. Cette solution de rechange a été rejetée "sans arguments convaincants" par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), écrit mercredi la FMH dans un communiqué.

Début mars, le vice-directeur de l'OFSP Peter Indra a en effet indiqué que le modèle "point of care" n'est pas une alternative aux nouveaux tarifs. Il ne prévoit pas de tarif uniforme comme le prescrit la loi sur l'assurance maladie et n'incite pas, selon lui, à réaliser moins d'analyses de laboratoire.

Dans son communiqué, l'association faîtière des médecins met en garde contre les fausses économies que fait miroiter la révision de la liste des analyses décidée par le ministre de la santé Pascal Couchepin. La FMH prône un dialogue avec l'OFSP afin d'élaborer des solutions communes, devenues "urgentes".