Les auteurs de l'initiative veulent rééquilibrer les revenus: taxer un peu moins le travail et un peu plus le capital. "Ceux qui gagnent depuis des années et des années, qui ont de l'argent qui travaille pour eux, ils ne doivent pas nécessairement travailler", explique Tamara Funicello, présidente des Jeunes socialistes suisses. "Ils peuvent vivre de l'argent qu'ils ont sans bouger le petit doigt".
Ce 1% des plus riches - qui possède 40% de la fortune totale de la Suisse - contribueraient donc davantage. Pour éviter de s'en prendre aux petits épargnants, le seuil à partir duquel l'imposition plus forte prévaut pourrait être fixé à 100'000 francs.
Un multiplicateur
Le taux n'est pas fixé par l'initiative, mais elle prévoit un multiplicateur de l'imposition: "Maintenant, on a un revenu du travail qui est imposé beaucoup plus fortement que le revenu du capital", expose Bertil Munk, vice-président de la Jeunesse socialiste.
"Donc les personnes qui gagnent chaque année énormément d'argent en investissant dans des fortunes immobilières ou des flux financiers ne sont pas énormément taxées. C'est aussi pour cela que, chaque année, ces personnes concentrent de plus en plus de richesses".
Taxer le revenu du capital
Ce qui est prévu, c'est que, au-delà d'un certain montant, le revenu du capital serait taxé à 150%. Autrement dit, une fois et demie plus que le revenu du travail.
En imposant notamment les intérêts et dividendes ainsi que les revenus nets provenant des loyers, près de 5 à 10 milliards de francs pourraient être redistribués aux petits et moyens revenus, en mettant à contribution les 1% des Suisses les plus riches, selon la Jeunesse socialiste.
Les recettes fiscales seraient aussi investies pour le bien de la collectivité: par exemple dans la formation, les services publics, le financement de l'AVS, la réduction des primes d'assurance maladie ou encore la santé.
La Suisse est l'un des pays "où la fortune est la moins bien répartie", a ajouté le conseiller national Samuel Bendahan (PS/VD). "Le progrès doit servir à tous et les avantages qu'il génère redistribués de manière équitable".
En Suisse, 1,1 million de personnes sont menacées par la pauvreté.
Sujet radio: Alexandra Richard
Adaptation web: Stéphanie Jaquet/ats
Troisième initiative de la Jeunesse socialiste
La Jeunesse socialiste (JS) a pu compter sur l'appui du PS pour la récolte de signatures. Le président du parti, Christian Levrat, est membre du comité d'initiative.
Avec ce texte, la JS n'en est pas à son coup d'essai. Elle a lancé deux autres initiatives ces dix dernières années. L'initiative populaire "1:12" refusée en 2013 par 65% des voix et celle contre les spéculations sur les denrées alimentaires rejetée à 59,9% en 2016.