Les quinze institutions parmi lesquelles figurent Alzheimer Suisse, le Centre de la mémoire des HUG ou le centre Leenaards du CHUV ont publié samedi une prise de position. Leur point de vue s'inscrit dans le sillage de la stratégie nationale en matière de démence 2014-2019.
Selon elles, la démence est clairement une maladie qui ne fait pas partie du processus de vieillissement normal. Les causes sont principalement de nature neurodégénérative ou vasculaire. Les patients ont le droit de recevoir les meilleurs traitements.
Responsabilité face aux patients
"Cette prise de position, longuement réfléchie, était nécessaire au regard de la responsabilité énorme que nous avons envers nos patients", indique le professeur Giovanni Frisoni, directeur du Centre de la mémoire aux HUG, à Genève.
Il s’agit aussi de répondre aux "négationnistes" pour qui l’Alzheimer n’est pas une maladie. "Cette minorité fait beaucoup de bruit mais ne contribue en rien à la réflexion sur la maladie et à la recherche de traitements", regrette le médecin.
Et de rappeler que la décision en France de ne plus rembourser depuis l’année passée les médicaments pour l’Alzheimer est purement politique. Ces quatre produits (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) sont les seuls approuvés et remboursés en Suisse. "Sans eux, il n’y a pas d’alternative", souligne Giovanni Frisoni.
Non curatifs mais efficaces
Bien qu'ils ne soignent pas la maladie d'Alzheimer, les médicaments ont démontré leur efficacité. Ils améliorent temporairement l'état des patients ou stabilisent les symptômes cognitifs pour une durée pouvant aller jusqu'à 18 mois, écrivent les organisations qui représentent tant le corps médical que la recherche et les patients.
Actuellement, la Suisse compte 151'000 personnes atteintes de démence. En raison de l'évolution démographique, on s'attend à quelque 300'000 personnes en 2040.
La polémique sur l'efficacité des médicaments anti-Alzheimer a pris de l'ampleur depuis la décision l'an dernier de la France. La Haute autorité de santé de l'Hexagone a jugé que ces médicaments "n'avaient plus de place dans la stratégie thérapeutique". Cette décision a créé l'émoi chez les familles et plusieurs professionnels de santé.
ats/pym