Les opposants y voient un diktat de Bruxelles et dénoncent des contrôles qui deviendront excessifs. Pour les partisans au contraire, la révision doit permettre de renforcer la sécurité, sans menacer la tradition de tir en Suisse.
Mais l'enjeu principal pour les policiers réside dans le maintien des accords de Schengen-Dublin, pour lesquels la Fédération suisse des fonctionnaires de police explique s'être toujours battue. En cas de non le 19 mai, l'exclusion serait automatique, selon les partisans de cette directive sur les armes. Avec pour conséquence la fin de l'accès pour la police et les gardes-frontière aux systèmes d'information de Schengen-Dublin.
>> Lire aussi : Les Suisses doivent dire s'ils veulent renforcer le contrôle des armes
"Nous serons aveugles"
Si la Fédération des policiers laisse la liberté de vote à ses membres, son bureau exécutif est en revanche plus tranché. "Les accords Schengen-Dublin sont très importants pour la sécurité interne de notre pays", affirme le secrétaire Max Hofman lundi dans La Matinale. "Aujourd'hui, si nous faisons un contrôle, nous recevons une réponse le lendemain." Ce ne sera plus le cas si la Suisse est hors des accords Schengen-Dublin, souligne-t-il. "Nous serons aveugles, car nous n'aurons plus accès à ces informations très importantes."
"Voulons-nous vraiment jouer ce jeu de poker avec les risques en cas de sortie des accords?", interroge Max Hofman, qui incite tous les membres du bureau à faire "le choix correct".
"Monstre bureaucratique"
Dans le camp des sceptiques, on craint notamment que la loi révisée n'engendre un monstre bureaucratique. "Il faudra davantage de policiers au bureau et qui vont au final manquer sur le terrain", estime Tobias Dillier, membre de la police cantonale d'Obwald. "Durant les trois ans suivant l'acceptation, les bureaux des armes vont être occupés par une avalanche d'enregistrements, ce qui ne va pas faciliter le travail. Tout cela pour une bureaucratie plus élevée qui n'apportera pas plus de sécurité."
Seuls les milieux du tirs et l'UDC partagent ces inquiétudes. Le Conseil fédéral, les cantons, les milieux économiques et tous les autres partis recommandent le oui le 19 mai.
Marie Giovanola/kkub