Ces incidents sont recensés chaque année par le Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme, qui rassemble 24 services spécialisés dans toute la Suisse.
Les insultes et les inégalités de traitement constituent les principales formes de discrimination pointées par le rapport 2018. Mais le plus souvent, les différentes formes de discriminations s'imbriquent et interagissent entre elles. C'est le cas tout particulièrement de la combinaison entre race, statut de séjour et genre.
Le monde du travail est le premier touché
Les centres de conseil ont analysé 278 cas de discrimination raciale recensés en Suisse l'an dernier (les cas qui n'ont pas été signalés officiellement ne sont pas pris en compte ici) parce que signalés officiellement. Et globalement, le rapport 2018 confirme une tendance qui se dégage depuis de nombreuses années: le monde du travail est le plus touché.
"Cela peut être sur la place de travail, cela peut être une discrimination de la part de l'employeur ou des collaborateurs mais aussi des clients", relève la responsable de la Commission fédérale contre le racisme Alma Wiecken.
Cette dernière évoque le cas précis d'un Brésilien noir qui a perdu son nouveau poste dans une société de nettoyage car l'un des clients refusait que des personnes noires travaillent dans son entreprise. "L'employeur l'a licencié (...) et le monsieur a déposé une plainte mais cela n'a rien changé au fait qu'il a perdu sa place de travail", constate Alma Wiecken.
L'éducation, un milieu également sensible
Le secteur de l'éducation est le deuxième domaine le plus concerné par la discrimination raciale. Il englobe notamment les structures d'accueil des enfants, l'école obligatoire et post-obligatoire, ainsi que la formation continue.
Après la xénophobie en général et le racisme anti-Noirs, c'est l'hostilité à l'égard des musulmans et le racisme anti-Arabes qui arrivent - tous domaines confondus - en tête du rapport.
Pierre-Etienne Joye/oang