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Ueli Maurer fait son bilan après 100 jours

Maurer a fait dresser un inventaire des problèmes concernant l'armée.
Maurer a fait dresser un inventaire des problèmes concernant l'armée.
Ueli Maurer veut remettre de l'ordre dans une armée "qui manque de mission claire et souffre d'un blocage dû aux réformes". A l'orée de ses 100 jours au Conseil fédéral, le ministre UDC a affiché la couleur. Il veut agir avec passion et transparence.

Ueli Maurer s'est présenté vendredi devant les médias comme le
seul représentant de l'UDC au Conseil fédéral. Il a réaffirmé que
son but restait de faire de l'armée suisse "la meilleure du monde".
"Mais cela prendra des années". La liste des problèmes que le
nouveau ministre de la défense a recensés sonnait comme un écho aux
exigences posées la veille par son parti.

Faire des économies

Le Zurichois s'est distancé de l'UDC sur deux points. Les
engagements de l'armée à l'étranger ont été décidés par le
Parlement et le conseiller fédéral s'y plie. Pas question non plus
de supprimer le poste de chef de l'armée. Ce serait créer un
nouveau chamboulement, alors qu'une "certaine fatigue par rapport
aux réformes est évidente".



Ueli Maurer ne veut pas lancer de nouveaux grands chantiers mais
"éliminer les insécurités, augmenter l'efficacité et économiser les
coûts". Car la "vue d'ensemble s'est évanouie et les forces se sont
éparpillées". Les différentes réformes de ces dernières années se
sont traduites par plus de 1000 projets en cours.

Comme son parti, Ueli Maurer s'est
indigné que parallèlement à la réduction de la troupe à 120'000
militaires, les états-majors aient gonflé de 40%. Il s'agira donc
d'élaguer dans la hiérarchie, par exemple en réunissant
l'état-major de planification de l'armée et celui du chef de
l'armée.



Exit aussi la Direction de la politique de sécurité qui sera
intégrée dans l'Etat-major du Secrétariat général du Département
fédéral de défense (DDPS). Les moyens libérés en termes de finances
et de personnel pourront être transférés à la consolidation de la
logistique, qui prendra quatre à cinq ans.

Une seule plateforme informatique

Le ministre de la Défense a constaté de grands problèmes à ce
niveau. Pas moins de 600 programmes informatiques cohabitent. Il
s'agira de les réunir en une seule plateforme. Plus important
encore: éviter les conséquences néfastes de la suppression de 2000
emplois dans le domaine logistique. Faute de coordination, il n'est
parfois plus possible de livrer les munitions.



Le conseiller fédéral n'est pas allé jusqu'à estimer comme l'UDC
que l'armée n'était plus prête au combat. Mais il a reconnu que
seuls cinq bataillons sur vingt pourraient être engagés sans délai.
"Il faudrait attendre jusqu'à 15 ans" pour que tous soient sur pied
de guerre. Fidèle à l'esprit de milice, Ueli Maurer veut que, dès
2010, l'instruction de la troupe soit de nouveau le fait des
sous-officiers et lieutenants. Question finances, il va introduire
une nouvelle réflexion afin que toutes les demandes soient
désormais présentées avec leurs coûts totaux.



Reste que certains dysfonctionnements sont plus importants qu'il
le pensait. Un catalogue des problèmes concernant l'armée a par
conséquent été dressé. Le document, qui compte plus de 50 pages,
inclut des pistes d'amélioration et un calendrier de mise en
oeuvre. Ueli Maurer entend faire le point à ce propos quatre fois
par an.



ats/mej

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Passion, honnêteté et continuité

Le Zurichois veut agir avec "passion". Et il attend aussi de la passion de la part de ses collaborateurs, "pas seulement de la précision et un fort engagement". Pas question toutefois de jouer le père fouettard, ni de pointer du doigt un responsable des lacunes.

Ueli Maurer veut agir dans "l'ouverture, la confiance, la transparence et l'honnêteté". Il souhaite être confronté aux critiques, raison pour laquelle il a créé à un organe interne de contrôle. Les premières décisions prises par le ministre en poste depuis janvier ne visent en outre pas la rupture.

"J'ai élargi le champ d'élaboration du rapport sur la politique de sécurité afin de susciter une large discussion et d'obtenir si possible un consensus". Idem pour le renvoi de la décision sur l'achat de nouveaux avions de combats. Ueli Maurer a en outre opté pour la continuité lorsqu'il a désigné les chefs de l'armée, des services de renseignement et des Forces aériennes.

L'UDC ne veut plus de chef de l'armée

Jeudi, l'UDC annonçait vouloir moins de "ronds-de-cuir" et davantage d'hommes de terrain au sein de l'armée suisse. Le parti exige la suppression du poste de chef de l'armée et la réduction de l'administration militaire, qu'il juge "hypertrophiée".

Il faut revenir à un mode de conduite axé sur la menace réelle, soit la défense nationale, demande le parti. Pour l'UDC, l'armée suisse n'est aujourd'hui pas apte à intervenir en cas de danger réel. La centralisation et la bureaucratisation des structures de conduite ont compromis son état de préparation.