Il n'est donc pas question que la Suisse, pays neutre par excellence, se déclare solidaire du Danemark et de la Norvège.
Le gouvernement a été informé mercredi de la situation par la
ministre des affaires étrangères. Il a mené une courte discussion à
propos de la crise entourant la publication de caricatures du
prophète Mahomet, a indiqué son porte-parole Oswald Sigg devant la
presse.
Dimanche, Micheline Calmy-Rey a déclaré dans la presse que la
Suisse, pays neutre, dépositaire des Conventions de Genève et
berceau de la Croix-Rouge, avait un rôle particulier à jouer. Mais
elle n'a pas le droit de se positionner d'un côté ou de l'autre,
avait-elle précisé.
Soulignant que la Suisse entretenait des relations de confiance
avec les Etats musulmans, elle a plaidé pour leur maintien et
encouragé la compréhension mutuelle et soutient l'adoption d'une
résolution à l'ONU concernant le respect des religions.
ats/ps
Davantage de respect
Sur le plan intérieur, Micheline Calmy-Rey a appelé à davantage de respect.
La liberté d'expression et celle de la presse sont certes des droits fondamentaux, mais il y a «non seulement des limites légales, mais aussi des limites éthiques».
Ces limites se situent «là où l'on commence à toucher à la dignité d'autres être humains», a affirmé la cheffe de la diplomatie suisse.
Selon elle, le dialogue et l'écoute sont le seul moyen pour que s'établissent respect et compréhension entre les sociétés et les cultures.
Quelques jours auparavant, Moritz Leuenberger avait quant à lui jugé que la reprise des caricatures controversées par plusieurs médias suisses n'était «pas bien réfléchie».
La liberté de presse doit être exercée avec un certain sens des responsabilités, selon le président de la Confédération.