C'est le socialiste sortant Jean Studer qui a terminé en tête du
second tour, avec 33'279 voix, suivi de sa collègue de parti Gisèle
Ory qui recueille 32'819 voix.
Vient ensuite le trio libéral-radical, avec le procureur de la
Confédération Frédéric Hainard qui arrive troisième, avec 29'546
voix, devant son supérieur Claude Nicati qui obtient 28'701 voix.
Le libéral-radical Philippe Gnaegi décroche le cinquième et dernier
siège avec 28'440 voix.
L'écologiste sortant Fernand Cuche, arrivé 11ème au premier tour,
confirme son échec. Il termine en sixième position, avec 20'573
voix, à 8000 voix du cinquième.
Renversement de majorité
Avec l'éviction du gouvernement du représentant des Verts, la
gauche perd la majorité conquise en 2005 au Conseil d'Etat. La
prochaine législature mettra en présence un Conseil d'Etat à
majorité de droite et un parlement à majorité de gauche.
La participation au scrutin a atteint 40,67%. Les électeurs se
sont davantage mobilisés qu'au premier tour, où la participation
avait été de 37,12%.
Le président du PS Eric Flury a pris acte du renversement de la
majorité gouvernementale. Il a attribué la défaite de la gauche à
son incapacité de présenter une liste unique pour l'élection au
Conseil d'Etat lors du premier tour.
Eric Flury a rappelé aussi le dilemme du PS au soir du premier
tour. Selon lui, le gain de sept sièges réalisé par les Verts et
POP/Solidarités lors de l'élection au Grand Conseil - alors que le
PS en perdait cinq - parlait en faveur du maintien de la
candidature de Fernand Cuche au second tour de l'élection au
Conseil d'Etat.
Quatre néophytes
Le résultat du second tour correspond à un renouvellement de
quatre des cinq sièges du Conseil d'Etat, où deux titulaires ne se
représentaient pas. Le socialiste Jean Studer sera le seul de
l'ancienne équipe gouvernementale à poursuivre sa mission au
Château.
La principale difficulté du nouveau gouvernement consistera à
éviter les blocages avec le parlement. "On devra encore plus
négocier", a relevé Frédéric Hainard. "Nous allons vers une période
de cohabitation et c'est toujours difficile", a pour sa part relevé
Gisèle Ory.
Le doyen du collège, à savoir Jean Studer, réunira ses collègues
ces prochains jours afin de procéder à la répartition des
départements. Le nouveau gouvernement neuchâtelois entrera en
fonction le 26 mai prochain, avec sa nouvelle chancelière. Le
précédent Conseil d'Etat était composé de deux socialistes, d'un
écologiste, d'un radical et d'une libérale.
agences/lan
Une fin "pénible" pour Fernand Cuche
"Le résultat est clair", a déclaré Fernand Cuche dans la cour du Château de Neuchâtel, à l'issue du second tour. "La stratégie de la droite de m'écarter à tout prix du gouvernement a réussi", a-t-il ajouté.
L'ancien conseiller national n'a pas caché sa déception. "C'est une fin difficile et pénible, mais la vie continue", a-t-il encore déclaré. "J'ai tenté de réaliser ce que j'avais dit avant les élections de 2005 et je vais quitter le gouvernement en accord avec ma conscience".
Il a jugé "un peu faibles" les critiques constantes essuyées à propos des restrictions apportées au déneigement des routes et trottoirs en hiver.
A ce sujet, il a reproché à la droite de n'avoir jamais avancé de propositions concernant l'action gouvernementale.
Fernand Cuche a aussi défendu son bilan de législature, notamment en terme de politique des transports et de mobilité. Il a assuré que sa non réélection n'allait pas dispenser ses successeurs au gouvernement de se préoccuper des questions de développement durable, désormais incontournables.