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Genève: bénéfice de près de 500 millions en 2008

Mark Muller, David Hiler, François Longchamp et Pierre-François Unger.
Mark Muller, David Hiler, François Longchamp et Pierre-François Unger.
Les comptes 2008 de l'Etat de Genève présentent un excédent de 496 millions de francs, pour un budget de 7,2 milliards de francs. Un résultat positif que le gouvernement prévoit de réinvestir dans un plan de relance pour mieux affronter les temps difficiles qui se profilent.

Sur le plan financier, 2008 a été pour le canton de Genève un
très bon cru, dans la lignée du résultat de l'année précédente. Les
revenus ont atteint un niveau record. Les impôts ont été dopés par
la bonne conjoncture économique alors que les charges ont été sous
contrôle, a résumé mardi le grand argentier du canton, David Hiler
(lire à ce propos les comptes détaillés de l'Etat de Genève).

Avec la crise économique qui pointe le bout de son nez sur les
rives du Léman, l'avenir s'annonce moins rose. «Nous ne devrions
plus enregistrer des revenus de cette ampleur avant 2012-2013», a
prophétisé David Hiler. Les recettes fiscales ont d'ailleurs
commencé à montrer des signes d'essoufflement.

Les entreprises premières touchées

En général, a expliqué le conseiller d'Etat écologiste, les
entreprises sont les premières à trinquer en cas de récession.
L'impôt sur la fortune est également assez rapidement touché. A
l'image d'un paquebot qui vire, les effets de la crise sur les
personnes physiques mettront plus de temps à se manifester.



Les années de haute conjoncture que Genève vient de traverser
permettront d'atténuer les contrecoups de la crise. Pendant cette
période faste, une réserve conjoncturelle de 743 millions de francs
a pu être constituée. Elle sera utile pour affronter les temps plus
agités qui s'annoncent.

Un plan de soutien en bonne voie

Le gouvernement genevois prévoit le lancement imminent d'un plan
de soutien à l'économie. Celui-ci prévoit, dans ses grandes lignes,
une baisse d'impôts de 300 millions de francs en faveur des
familles, pour relancer la consommation, et la poursuite d'une
politique d'investissements ambitieuse.



Avec 584 millions de francs, les investissements de l'Etat de
Genève ont déjà été conséquents en 2008. Cette année, ils devraient
s'élever à 630 millions de francs et même dépasser les 700 millions
de francs en 2010. David Hiler s'est montré optimiste sur la
capacité de Genève à résister à la crise si cette dernière ne
s'avère pas trop longue. Un creux conjoncturel de quatre à cinq ans
pourrait en revanche plonger le canton dans une situation
précaire.



ats/ps

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Le Ville de Zurich dans le rouge

La ville de Zurich plonge dans le rouge à cause de la crise qui touche tout particulièrement le secteur bancaire. Les comptes 2008 bouclent avec un déficit de 179,3 millions de francs. Le retour à l'équilibre est prévu pour 2012.

La ville peut passer ce cap difficile grâce aux réserves accumulées en neuf années bénéficiaires (1999 à 2007). Zurich s'en sort «avec un oeil au beurre noir», a déclaré mardi Martin Vollenwyder, chef du département des finances.

Le capital propre de 962 millions de francs à fin 2007 se réduit ainsi à 782 millions à fin 2008. Le budget 2009 prévoit un excédent de dépenses de 216 millions. Les autorités veulent limiter le déficit 2010 à 200 millions. Le retour à l'équilibre est prévu pour 2012.

En 2008, les recettes de la ville ont atteint 7,3 milliards de francs. Les recettes fiscales des personnes morales ont été de 413 millions de francs inférieures aux prévisions budgétaires, presque entièrement à cause du secteur bancaire frappé par la crise.

Sur l'ensemble des recettes fiscales (2,12 milliards de francs), la part des personnes morales (576,2 millions) s'établit ainsi à 27,2% en 2008 contre 41,3% en 2007. La ville de Zurich est très dépendante de sa place financière, a souligné Martin Vollenwyder.

Il est d'avis que les banques commencent à voir le bout du tunnel.

La nouvelle direction de l'UBS va réussir à redresser l'établissement bancaire et Crédit Suisse repayera des impôts dès 2011, estime le chef des finances de la ville.