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Genève présente un budget 2010 «prudent»

La ville du bout du lac se veut le centre du monde.
Le canton va investir dans de nouvelles infrastructures.
Le Conseil d'Etat genevois a présenté jeudi un projet de budget 2010 «prudent». Il prévoit un déficit de 365 millions qui sera couvert par la réserve conjoncturelle. Pour lutter contre les effets de la crise économique, les investissements projetés atteignent un niveau record de 915 millions.

Le projet de budget 2010 prévoit 7'237,2 millions de revenus
contre 7,601,8 millions de charges.



Il table sur une reprise «molle et hésitante» avec une
augmentation du PIB de 0,3%, a relevé le président du Conseil
d'Etat David Hiler jeudi devant la presse à Genève.

Investissement massif

Le projet est résolument placé sous le signe du dispositif de
soutien à l'économie et l'emploi mis en place au printemps. Il
prévoit des investissements à hauteur de 915 millions (contre 380
millions en 2005), a relevé le ministre des Finances.



Ces dépenses serviront, pour les trois quarts d'entre elles, à
doter le canton des nouvelles infrastructures publiques dont il a
besoin pour assurer durablement son développement. Elle seront
consacrées prioritairement aux transports (extension du réseau
tramway, CEVA) et au domaine santé social (construction d'EMS,
extension des HUG, et de Curabilis, notamment).

Charges contenues

La croissance des charges est limitée à 0,4%. Hors fondation de
valorisation des actifs de la BCGE, leur augmentation est de 1,4%,
a précisé le conseiller d'Etat.



Le budget intègre les mesures destinées à atténuer les effets de
la crise sur l'économie locale. Les moyens à disposition de la
Fondation pour l'aide aux entreprises et de l'assainissement des
bâtiments publics ont notamment été augmentés.



Le projet ne prévoit pas de coupe dans les prestations publiques,
ni dans le personnel de l'Etat. Au contraire, les charges de
personnel progressent de 2,8%, avec la création de 238 postes
principalement affectés à la justice (52), la police (20), le corps
pénitentiaire (53) et à l'enseignement post-obligatoire et
spécialisé (71). Les dépenses générales diminuent de 1,5% par
rapport au budget 2009. Les subventions et les aides financières
augmentent de 2,6%, respectivement 5,2%.



Après un recul de près de 2,4 milliards entre 2006 et 2009, la
dette devrait encore augmenter en 2010 du fait du niveau très élevé
des investissements, a souligné David Hiler.

Influence de la votation

Le résultat net négatif de -365 millions correspond à peu de
choses près à l'impact de la baisse d'impôt sur les personnes
physiques (-335 millions) et morales (-20 millions) soumise au
peuple le 27 septembre.



A ce jour, le projet de budget prévoit des recettes fiscales
globales de 5,573 millions. Elles sont en diminution de 345,3
millions (-5,8%) par rapport au budget 2009. Mais elles restent
caractérisées par d'importantes incertitudes, a rappelé David
Hiler. Outre le résultat de la votation du 27 septembre, elle sont
liées à l'évolution de la conjoncture et à l'impossibilité de
budgeter les correctifs des exercices antérieurs.



Des estimations mises à jour sur la base de la situation au 30
octobre viendront comme chaque année corriger le projet de budget
avant qu'il soit voté.



ats/bri

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Prudence

Contrairement à la Ville de Genève, la doctrine du canton est de budgeter les risques de dépenses, mais pas les opportunités de rentrées, a souligné David Hiler.

Ce déficit sera couvert par la réserve conjoncturelle qui se monte actuellement à 744 millions. «Elle est destinée à affronter une crise: c'est le moment ou jamais de s'en servir», a relevé le chef des Finances.

Les autres filets de sécurité de l'Etat sont une éventuelle revalorisation des terrains de la Praille et les correctifs sur les exercices antérieurs qui améliorent en général les comptes.