"Il faut parler de chef à chef pour trouver une solution", a
indiqué à l'ATS Christian Göldi. Il veut qu'Hans-Rudolf Merz traite
directement avec le président libyen Mouammar Kadhafi. Il relève
que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a déjà
fait beaucoup pour tenter de libérer son frère et l'autre Suisse.
"Mais ces efforts n'ont pas payé. Il faut donc en faire plus",
explique-t-il.
"Pas de message politique"
Les deux Suisses avaient été arrêtés le 19 juillet dernier en
Libye, soit quatre jours après l'interpellation d'un fils Kadhafi à
Genève. Officiellement, ils sont retenus à Tripoli pour infractions
sur l'immigration et le séjour. Officieusement, ils sont un moyen
de pression de Tripoli sur la Suisse dans le cadre de l'affaire
Kadhafi. Ils ne sont pas en prison, donc libres de leurs
mouvements, mais n'ont plus le droit de quitter le pays.
"Cette manifestation ne revêt pas de message politique", relève
encore Christian Göldi. Peu importe quel parti l'organise, pourvu
que l'on n'oublie pas mon frère, souligne-t-il. Le rassemblement a
été organisé par Stéphane Valente, citoyen genevois, mais aussi
conseiller municipal UDC à Vernier (GE).
De nombreuses personnalités politiques genevoises de l'UDC, dont
le président du parti Soli Pardo, étaient présentes jeudi sur la
place des Nations. Stéphane Valente revendique son action en tant
que citoyen et non pas en tant que conseiller municipal UDC. Il a
noué une relation par email avec l'un des otages, d'où son
engagement.
Croix suisses sur la place des Nations
Les manifestants arboraient des croix suisses sur leurs
vêtements. De nombreux drapeaux suisses flottaient aussi sur la
place des Nations. Une image relativement rare sur cette esplanade,
davantage destinée aux manifestations pour des causes
internationales.
2Ces deux hommes sont retenus en Libye, uniquement en raison de
leur nationalité", a expliqué Soli Pardo, qui apparente cette
mesure à du racisme. Il estime qu'il est donc pertinent de
manifester en marge de la conférence de l'ONU sur le racisme qui se
tient actuellement à Genève.
ats/ps
Témoignage dans "Le Temps"
L'un des deux Helvètes retenus en Libye s'est confié jeudi au journal "Le Temps", via e-mail. Il évoque la peur, la colère, le désespoir et la frustration de sa situation et celle de son collègue d'infortune.
"Nos vie ne semblent pas en danger aujourd'hui, cependant, nous avons perdu notre liberté, nous nous sentons impuissants et nous vivons dans une grande incertitude", explique l'un des deux Suisses, sous couvert d'anonymat pour protéger sa famille. Les deux hommes ont été mis au courant de la manifestation de soutien.
"C'est une idée formidable. Cela nous donne du courage et de l'espoir", dit l'un d'eux. Celui-ci ne veut en revanche pas s'exprimer - encore moins critiquer - les négociations conduites par les services de Micheline Calmy-Rey. Il dit encore "vivre un jour après l'autre". Et ne sachant absolument pas quand il sera libre, "dès lors, je préfère ne pas faire de plans pour le futur", ajoute-t-il.