La Libye "érige chaque jour de nouveaux obstacles afin de
retarder le retour des deux Suisses retenus depuis plus d'un an",
poursuit le communiqué . Or l'accord stipule
que tous les problèmes actuels doivent être résolus.
Cela concerne également la libération des deux Suisses, estime le
PLR, qui rappelle que le Premier ministre libyen a fourni des
assurances écrites quant à une issue favorable. "Il s'agit à
présent de garder le calme afin que le jeu simpliste auquel
s'adonne le Libye tombe dans le vide", conclut le PLR.
Tripoli exigerait une caution pour les otages
La situation sur place est toujours
bloquée. Selon la Radio Suisse Romande, la Libye exige à présent le
versement d'une caution de plus de 500'000 dinars libyens (environ
430'000 francs suisses) pour la libération de chacun des deux
hommes d'affaires suisses détenus en Libye depuis un an.
Si la transaction est effective, le procureur libyen devra encore
apposer sa signature pour que les deux Suisses puissent quitter la
Libye.
Par ce biais-là, les autorités libyennes exigeraient une forme de
réciprocité par rapport au traitement réservé au couple Hannibal
Khadafi après son arrestation à Genève en juillet 2008. Celui-ci
avait également dû verser une caution.
Pas de démission en vue
La Jeunesse socialiste suisse a ouvertement demandé mardi la
démission de Hans-Rudolf Merz, qui avait engagé sa responsabilité
personnelle en signant l'accord. Cette éventualité "n'est pas un
thème", selon les termes du porte-parole du Département fédéral des
finances, Roland Meier.
Le président de la Confédération, en collaboration avec le
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), va faire une
proposition pour la suite de la procédure, a expliqué Roland Meier,
sans donner plus de précisions. Le cas doit être traité lors de la
séance de mercredi du Conseil fédéral.
Soutien de Couchepin
Hans-Rudolf Merz a également reçu le
soutien de son collègue Pascal Couchepin. Lors de son excursion à
Zimmerwald (BE), le Valaisan s'est voulu rassurant quant à l'avenir
politique de Hans-Rudolf Merz: si le président devait perdre la
face, le Conseil fédéral se devrait de le soutenir, a-t-il
dit.
Par ailleurs, l'Appenzellois a cru de "bonne foi que l'accord
serait respecté" par la Libye, a encore indiqué Pascal Couchepin.
Par rapport à l'attitude à adopter par la Suisse, le ministre
démissionnaire a noté que la Libye a le régime qu'on connaît.
"C'est très désagréable ce qui est arrivé à nos compatriotes, mais
pas absolument dramatique", a-t-il déclaré, précisant qu'il fallait
les aider.
Pas de libération avant mercredi
Alors que la Suisse entre petit à petit dans ce qui pourrait
déboucher sur une crise politique majeure, la Libye du colonel
Kadhafi semblait à mille lieues des préoccupations helvétiques
mardi, tout absorbée par les festivités du 40e anniversaire de
sa révolution.
Il ne faut attendre aucun développement avant mercredi, avait déjà
averti lundi soir le secrétaire général du ministère des Affaires
étrangères libyen, Khaled Kaim, dans une interview accordée à la
TSR.
Interrogé mardi par l'ATS, Hasni Abidi, le directeur du Centre
d'étude et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, basé à
Genève, estime lui aussi que les choses pourraient bouger dès
mercredi.
La Libye pourrait notamment désigner son représentant au sein du
tribunal arbitral. Si l'on ne compte que les jours ouvrables à
Tripoli depuis la signature de l'accord, le délai de 10 jours
serait même respecté. Hasni Abidi, qui tient ses informations de
"contacts officiels à Tripoli", ajoute que les Libyens ont
accueilli favorablement la désignation par la Suisse de la juriste
Elizabeth Wilmshurst. C'est un élément positif en vue d'un
dénouement de la crise, selon lui.
agences/lan
Tribunal arbitral: le choix suisse bien accueilli
Les Libyens ont accueilli favorablement la désignation par la Suisse de la juriste britannique Elizabeth Wilmshurst pour siéger dans le tribunal arbitral.
C'est un élément positif en vue d'un dénouement de la crise, selon Hasni Abidi, directeur du Centre d'étude et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, basé à Genève.
Il estime que la Libye pourrait nommer son représentant dans ce tribunal "dès demain, une fois passées les festivités du 40e anniversaire de la révolution". Et de rappeler que lundi et mardi sont des jours fériés en Libye, justement en raison de ces festivités.
Si l'on ne compte que les jours ouvrables à Tripoli depuis la signature de l'accord, le délai serait alors respecté.