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Libye: un collègue d'un des otages s'exprime

Miguel Stucky évoque son collègue retenu en Libye.
Miguel Stucky évoque son collègue retenu en Libye.
Miguel Stucky, entrepreneur vaudois et collègue d'un otage retenu en Libye, aurait pu être l'un des Suisses empêchés de quitter Tripoli. Mais il a pu partir à temps. Dans l'émission Mise au point de la TSR, il dénonce certaines rumeurs et prie les autorités genevoises de reconnaître leurs torts.

Alors qu'une source libyenne a affirmé dimanche que les deux otages ne sont pas en
prison, Miguel Stucky a démenti avec virulence plusieurs
informations qui sont sorties dans la presse ces dernières semaines
à leur sujet. Tout d'abord à propos de son partenaire de travail
Rachid Hamdani, dont l'épouse a déjà témoigné cette semaine.



Premièrement, "il est totalement faux d'affirmer que mon collègue
est proche du Premier ministre libyen ou de tout autre membre du
pouvoir libyen", a assuré Miguel Stucky. Idem lui-même ou sa
société, qui est simplement partenaire d'un fonds d'investissement
libyen. L'otage n'est par ailleurs jamais parti en vacances en
Tunisie pendant sa captivité, a-t-il assuré.



Et d'ajouter que le seul tort des deux otages est simplement
d'être des citoyens suisses. Il ne s'agit pas d'hommes d'affaires,
mais simplement d'employés de sociétés suisses.

"Genève doit s'excuser"

Miguel Stucky attend désormais que les autorités genevoises
"reconnaissent leurs responsabilités". Très critique à leur égard,
il juge que la seule solution est qu'elles acceptent de "tout de
suite se mettre à la table des négociations". Lors des faits, en
juillet 2008, elles avaient été averties qu'il s'agissait de deux
hauts dignitaires libyens et qu'il fallait agir "avec courtoisie",
ce qui n'a pas été fait.



"Des erreurs ont été commises et il faut désormais les
reconnaître, s'en excuser et trouver le moyen de résoudre le
problème, en discutant avec la personne qui a été offensée, ce que
Genève refuse de faire", a encore jugé Miguel Stucky.



Quant à la question des 50 millions de dollars de rançon exigés
par la Libye, l'entrepreneur vaudois estime que "quand on a commis
une faute, il faut payer". Et le "presque otage" conclut en
regrettant que la Suisse a attendu une année pour se rendre compte
qu'il s'agit d'une prise d'otages. Or, la prise d'otages date bien
du 19 juillet 2008, lors de leur arrestation.



Frédéric Boillat

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Près d'être arrêté également

Miguel Stucky est un entrepreneur vaudois.

Après avoir fondé la société Métrociné, il est devenu le président de l'entreprise de construction Stucky SA, firme qui a longtemps travaillé en Libye avant de cesser d'y être active en 2004.

L'entrepreneur a toutefois continué d'être en affaires avec une société libyenne et se trouvait à Tripoli pour mener des affaires à titre privé au moment des faits.

Il a quitté la Libye le 18 juillet 2008.

Et c'est le lendemain, soit quatre jours après l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève, que les autorités libyennes ont empêché les deux otages suisses de quitter le pays.

L'un d'eux, Rachid Hamdani, est son partenaire et c'est lui qui l'a remplacé à Tripoli et qui a été arrêté peu après son arrivée.

Miguel Stucky assure que ni lui ni Rachid Hamdani ne pouvaient deviner qu'il y aurait pu avoir de telles représailles.