De plus, la Confédération "poursuivra jusqu'à nouvel ordre sa
politique de visas restrictive vis-à-vis des ressortissants
libyens", a annoncé le porte-parole du gouvernement André Simonazzi
devant les médias.
Il s'est contenté de lire une déclaration du Conseil fédéral et a
refusé d'apporter des précisions, notamment concernant les visas et
les personnes touchées. "Si vous voulez que je vous dise quels
citoyens sont concernés, vous vous trompez lourdement".
Le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz, également
présent, n'a pas non plus répondu aux questions des journalistes au
sujet de la Libye.
D'après la déclaration lue par le vice-chancelier, "il est notoire
que Tripoli refuse toute collaboration. Les deux ressortissants
suisses enlevés en violation du droit international sont retenus
dans un lieu inconnu à ce jour. Les autorités libyennes refusent
tout droit de visite". Les mesures prises par le Conseil fédéral
sont la "conséquence" de cet état de fait.
Merz n'a pas menti
André Simonazzi est toutefois sorti de son mutisme pour revenir
sur les fuites parues dans la presse ces derniers jours autour du
voyage de Hans-Rudolf Merz à Tripoli le 20 août.
"Le Conseil fédéral précise fermement que le président de la
Confédération n'a pas menti comme il a été prétendu ici et là".
Selon le porte-parole, les choses ont évolué "notamment sur demande
exprès des autorités libyennes après la séance du Conseil fédéral
du 19 août". "Et la chronologie qui est connue par indiscrétion ne
fait que confirmer ces faits".
L'accord du 20 août qui prévoyait une normalisation des relations
entre les deux pays dans un délai de 60 jours (soit le 20 octobre)
avait été signé par Hans-Rudolf Merz et le premier ministre
libyen.
Le document ne faisait pas référence aux deux Suisses pris en
otages. Interrogé mercredi par l'ATS, ABB, qui emploie l'un des
deux hommes, a déclaré que la situation dans laquelle ces derniers
se trouvent est "extrêmement sérieuse".
ats/lan
Les partis satisfaits, sauf l'UDC
Le PS, le PDC et le PLR saluent la nouvelle stratégie du Conseil fédéral dans l'affaire Kadhafi et notamment la suspension de l'accord avec la Libye.
Le PS déclare soutenir tous les efforts du Conseil fédéral pour "enfin" libérer les otages.
De son côté, le PDC réclame une meilleure politique d'information de la part du Conseil fédéral pour l'avenir.
Quant au PLR, la suspension de l'accord est une "conséquence logique" au comportement de Tripoli.
L'UDC, en revanche, voudrait aller plus loin et réclame la rupture des relations diplomatiques. "Cet accord ne vaut même pas le prix du papier sur lequel il a été écrit", a lancé le président de l'UDC, Toni Brunner.