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Minarets: le monde musulman remonte au front

Ekmeleddin Ihsanoglu n'a pas été convaincu par les arguments de Micheline Calmy-Rey.
Ekmeleddin Ihsanoglu n'a pas été convaincu par les arguments de Micheline Calmy-Rey.
"Dans le monde musulman, on n'attend qu'une chose: que la loi sur les minarets soit retirée de la Constitution suisse", affirme Babacar Bâ, représentant de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) auprès de l'ONU, dans un entretien publié vendredi par "La Liberté".

Babacar Bâ relève les efforts fournis par les représentations
diplomatiques suisses pour expliquer le vote sur les minarets. Mais
il dit attendre du gouvernement qu'il "adopte d'urgence des mesures
pour préserver les droits fondamentaux de la communauté
musulmane."

Ces déclarations font suite à la rencontre mardi entre le Secrétaire
général de l'OCI Ekmeleddin Ihsanoglu et la ministre suisse des
affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, en marge de la 13ème
session du Conseil des droits de l'homme à Genève.

Micheline Calmy-Rey peu convaincante

Ekmeleddin Ihsanoglu a exprimé à cette occasion la vive
préoccupation de l'OCI. Il a souligné que l'interdiction de
construction des minarets avait été "une surprise si l'on tient
compte des assurances données par la partie helvétique au cours des
trois tours de consultations" qui ont eu lieu entre l'OCI et la
Suisse, rapporte un communiqué de l'OCI.



Babacar Bâ affirme dans "la Liberté" que les réponses données
mardi par la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères
(DFAE) n'ont pas convaincu totalement l'OCI. "On continue de nous
renvoyer au système suisse, à la démocratie directe. Le
gouvernement suisse n'aurait jamais dû laisser passer une telle
initiative".



Il dit attendre maintenant le verdict de la Cour européenne des
droits de l'homme (CEDH). "Seule l'Europe peut obliger la Suisse à
revoir sa législation nationale, qui est en contradiction avec le
droit international."



ats/jeh

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Ne pas mélanger les épineux dossiers

Sur le dossier libyen, Babacar Bâ estime qu'il faut "éviter de mélanger un problème bilatéral entre Tripoli et Berne, et le vote anti minarets.

Ce sont deux dossiers différents. (Celui) des minarets est plus important parce que cela concerne la communauté de tous les musulmans", a-t-il ajouté.

Réunis en Arabie saoudite en janvier, les représentants des 57 membres de l'OCI avaient affirmé dans un communiqué final que l'interdiction de construction des minarets était un acte islamophobe en contradiction avec les obligations internationales de la Suisse.

L'OCI reviendra sur le sujet lors de la réunion du Conseil des ministres des affaires étrangères en mai au Tadjikistan, a précisé Babacar Bâ.