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Les viticulteurs suisses plutôt réticents au passage des AOC aux AOP

Un vin blanc servi dans le vignoble vaudois. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
AOP plutôt qu’AOC, les appellations des vins suisses pourraient changer dès 2022. La branche est dubitative / La Matinale / 1 min. / le 12 avril 2019
Les actuelles AOC pour les vins suisses pourraient être remplacées par les AOP européennes dès 2022, avec la nouvelle politique agricole fédérale. Mais la proposition est accueillie tièdement par la branche.

Dans un cahier de 11 doléances transmis au Conseil fédéral, l’Interprofession de la vigne et des vins suisses (IVVS) demande à la Confédération de retirer cet objet du texte de la future politique agricole. Les viticulteurs, qui estiment que le délai de deux ans est trop court pour changer de cadre légal, souhaitent être mieux associés à la réflexion.

L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), lui, estime qu'il est temps de mettre les vins suisses au diapason des vins européens et des autres produits agricoles comme le Gruyère ou l’abricotine. Les Appellations d'origine contrôlées (AOC) feraient donc place aux Appellations d'origine protégées (AOP) et aux Appellations géographiques protégées (IGP.)

Une meilleure valorisation du produit

Pour Pierre Schauenberg, responsable du projet à l’OFAG, c'est la garantie d'une qualité élevée. "Aujourd'hui, les AOC vins permettent de couper le vin, c’est-à-dire que 10% du raisin ne provient pas de l'aire de production", rappelle-t-il dans La Matinale. "Avec l'abolition de ces 10%, avec 100% d'origine, on a une meilleure valorisation du produit."

Mais ne plus couper - même un peu - réduira la marge de manœuvre des professionnels en cas de gel ou de grêle, prévient le président de la Société des encaveurs de vins suisses Claude Crittin. Pour lui, ce n’est ni d’authenticité ni de protection supplémentaires dont ont besoin les vins suisses.

Autres nécessités chez les viticulteurs

"Nos nécessités, c'est de faire développer la législation dans un cadre qui nous permet de nous rapprocher du consommateur. C'est l'innovation, l'évolution des méthodes de production, avec tous les critères qu'on a aujourd'hui, qu'on doit montrer, comme notre éthique et notre gestion de l'environnement", souligne-t-il. "Et ça, c'est un chantier différent que simplement se mettre sous protection."

La profession espère être entendue par le Conseil fédéral, qui doit maintenant formuler son message à l’intention du Parlement.

Julie Rausis/oang

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