La gauche en reste convaincue: "La hausse actuelle des sans
emploi confirme que les crises économiques touchent davantage les
moins de 25 ans que leurs aînés". Le nombre des jeunes concernés,
qu'ils soient officiellement inscrits au chômage ou pas, pourrait
grimper de plus de 20'000 aujourd'hui à 60'000 début 2010, selon
les estimations de l'Union syndicale suisse (lire
ci-contre).
"Agir rapidement"
"Il est donc important d'agir vite, afin que les jeunes ne
soient pas décrochés du marché du travail et ne s'enferment dans
une spirale chômage-aide sociale", a fait valoir devant la presse
le député au Grand Conseil vaudois et secrétaire central de l'USS
Jean Christophe Schwaab.
"Ce qu'il leur faut en priorité, ce n'est pas de l'argent mais des
perspectives", a renchéri la conseillère nationale argovienne,
Pascale Bruderer. La ministre de l'Economie Doris Leuthard en a de
nouveau pris pour son grade. Attendre l'été voire l'automne pour
intervenir est irresponsable aux yeux des socialistes.
Encourager la formation
Concrètement, le PS exige un 3e plan de relance comprenant des
mesures "qui soutiennent et renforcent les jeunes avant qu'ils ne
sortent du monde professionnel". D'une part, il convient d'inciter
tant l'Etat que les entreprises privées à garder ces employés.
Grâce à un financement partiel de l'assurance chômage, leurs
emplois devraient être reconduits pour un an avec un salaire
légèrement réduit.
D'autre part, le PS veut encourager la formation et mieux cibler
l'aide dans ce domaine. La Confédération doit utiliser
intégralement les moyens financiers prévus par la loi pour des
projets à l'intention des jeunes sans place d'apprentissage ou
emploi. L'offre de transition, telle l'année d'apprentissage de
base, doit être améliorée.
L'aide des plus aisés
Au nom de la solidarité, les personnes bien rémunérées doivent
faire un geste en versant des cotisations spéciales à l'image du
pourcent supplémentaire pour l'assainissement de l'assurance
chômage inclu dans la révision de la loi actuellement en
discussion. Le parti prédit que le prélèvement pour les jeunes
rapporterait au moins 160 millions de francs.
La facture pour la distribution de bons de perfectionnement est
évaluée, de son côté, à 120 millions par an. Le PS arrive à ce
chiffre en partant de l'idée que 40% des titulaires des 60'000
certificats fédéraux de capacité et autres diplômes décernés chaque
année feraient usage de ce chèque.
Au final, les socialistes misent sur une quinzaine de mesures. Ils
prônent par ailleurs la création d'au moins 10'000 places
d'apprentissage supplémentaires d'ici 2010.
ats/mej
Quelque 50'000 jeunes au chômage en 2010
Début avril, l'Union syndicale suisse (USS) tirait la sonnette d'alarme: entre 50'000 et 60'000 jeunes pourraient se retrouver sans emploi en 2010.
Comme c'est la coutume en période de crise, les personnes de moins de 25 ans sont les premiers touchés par le chômage et les licenciements.
"Il faudra compter avec un minimum de 30'000 personnes de moins de 25 ans au chômage en plus en 2010, soit 10'000 de plus qu'aujourd'hui, expliquait Jean-Christophe Schwaab, secrétaire central de l'USS. A noter que seul un jeune sans emploi sur deux s'inscrit au chômage.
Le PS veut un sommet sur les jeunes actifs
Enfin, les partis politiques, les partenaires sociaux et le Conseil fédéral doivent tenir d'urgence une rencontre au sommet.
Il s'agit aussi bien de se pencher sur les problèmes des adolescents qui sont en train de sortir d'apprentissage que d'anticiper ceux de la prochaine volée de jeunes sortant de l'école.