La Sonntagszeitung a sondé les élus, quatre jours après la décision historique du Tribunal fédéral d'annuler la votation de juin 2016 sur l'initiative du PDC dite "contre la pénalisation du mariage".
>> Lire : La votation sur la "pénalisation du mariage" est annulée, une première en Suisse
Or, il s'avère que la plupart des démocrates-chrétiens élus à Berne souhaitent désormais supprimer du texte toute définition du mariage, afin de ne plus discriminer les couples de même sexe. Ces élus refuseraient donc cette initiative sous sa forme actuelle.
"Cette définition était une erreur"
"Définir le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme n'est plus au goût du jour", selon la conseillère aux Etats Brigitte Häberli (PDC/TG). Pour un autre sénateur PDC très en vue, le Lucernois Konrad Graber, "la présence de cette définition dans le texte était une erreur". Le conseiller national Dominique de Buman (PDC/FR) pense lui aussi qu'il est "plus sage" de ne pas revoter sur le même texte qu'en 2016.
"Il faut que les partis, de bonne foi et en tenant compte des votes et de la décision du Tribunal fédéral, échafaudent le plus rapidement possible une solution qui satisfasse une très large majorité de la population", préconise-t-il.
La population, selon les sondages, serait majoritairement favorable au mariage pour tous, un thème qui gagne du terrain également au Parlement. Difficile dans ces conditions d'inscrire dans la Constitution une définition du mariage strictement conservatrice.
Flottement à la direction du PDC
A la direction du PDC, il reste difficile de distinguer une position claire de la part du président Gerhard Pfister, mis sous pression dans ce dossier. Il a déclaré samedi soir à la SRF que même en conservant cette définition du mariage, l'initiative pourrait gagner dans les urnes.
Mais dans la NZZ am Sonntag, il affirme au contraire qu'"une simple répétition de la votation n'est pas une option". Selon le journal zurichois, le PDC espère maintenant que le Parlement crée un contre-projet qui supprime la discrimination fiscale des couples mariés. Il pourrait ainsi retirer son initiative sans perdre la face.
Julien Bangerter/kkub