En février 2017, les Suisses refusaient la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III). Quelques mois plus tard, ils rejetaient également la réforme Prévoyance vieillesse 2020 (PV 2020). Face à ce double non, le Parlement, sous l'impulsion du PLR, du PDC et du PS, a élaboré un paquet regroupant à la fois la fiscalité des entreprises et le financement de l'AVS (RFFA).
1 - Fiscalité des entreprises
D'une part, le projet RFFA vise à créer un système fiscal pour les entreprises qui soit à la fois attractif et conforme aux normes internationales. En effet, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'Union européenne dénoncent depuis longtemps les privilèges fiscaux accordés à certaines grandes entreprises internationales. La Suisse figure actuellement sur la liste grise des paradis fiscaux de l'UE et Bruxelles menace de la placer sur la liste noire si elle ne modifie pas ses pratiques.
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Les grandes lignes du volet fiscal de la RFFA sont les mêmes que celles de la RIE III. Quelques adaptations ont néanmoins été introduites, notamment une hausse de la part des bénéfices qui ne peut pas échapper à l'impôt et de l'impôt sur les dividendes. De plus, la très controversée déduction des intérêts notionnels - aussi appelée déduction pour autofinancement - a été fortement restreinte. Au final, les pertes fiscales prévues sont de l'ordre de deux milliards de francs, contre au moins 2,7 milliards de francs pour la RIE III.
Parallèlement, les cantons ont prévu de baisser de manière significative leur taux d'imposition des entreprises, dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme (voir plus bas).
2 - Financement de l'AVS
L'autre volet de la RFFA concerne la prévoyance vieillesse. Il s'agit de contrebalancer les pertes occasionnées par la réforme de la fiscalité par un financement additionnel de l'AVS, et ce dès l'entrée en vigueur du nouveau régime fiscal prévue en 2020. Ces versements ont été imaginés comme une "compensation sociale" à l'allègement fiscal des entreprises. Ils se monteraient à quelque deux milliards de francs par année: 800 millions à la charge de la Confédération et 1,2 milliard partagés à parts égales entre les entreprises et les travailleurs, sous la forme d'une hausse des cotisations salariales.
Que disent les sondages?
Le premier sondage gfs.bern pour la SSR, publié le 12 avril, donnait le oui en tête des intentions de vote. Selon cette enquête, 54% des personnes sondées ont déclaré vouloir "certainement" ou "plutôt certainement" voter en faveur du projet. En revanche, 37% des participants étaient "contre" ou "plutôt contre" le texte.
Le sondage montrait une différence entre les régions linguistiques, avec un écart de huit points de pourcentage entre la Suisse alémanique (52% de oui) et la Suisse romande (60%). Au Tessin, ce soutien s'élevait à 53%.
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