Fribourg: la fédération de laiterie prise en otage

Les producteurs de lait étaient rouges de colère à Estavayer.
Les producteurs de lait manifestent régulièrement en Suisse (ici à Estavayer).
Le syndicat Uniterre a retenu lundi soir le conseil d'administration de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL) à la fromagerie de démonstration de Pringy, a soulevé La Liberté mardi. En cause: la limitation des quantités de lait en temps de crise.

La rencontre entre la section fribourgeoise d'Uniterre et la
Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie a failli tourner
à l'aigre. Le syndicat avait annoncé qu'il ne quitterait pas les
lieux tant qu'il n'avait pas "l'assurance, par un document signé,"
que la fédération applique "avec effet immédiat" le règlement pour
la gestion des quantités de lait voté le 3 avril.



Uniterre-Fribourg se disait prête à rester plusieurs heures sur
place et à ne pas ne laisser sortir les délégués de la FSFL avant
d'avoir obtenu un résultat.



"La réunion s'est terminée mardi à 02h00 du matin", a dit à l'ATS
Valentina Hemmeler, secrétaire syndicale d'Uniterre. Selon elle,
tout s'est bien passé. Il n'y pas eu de débordement, mais le
syndicat n'a pas obtenu ce qu'il voulait. Uniterre espère cependant
que la fédération a été sensible à ses arguments.

"Rétablir une situation saine"

Le syndicat a demandé la tenue d'une assemblée générale
extraordinaire pour aborder la question des quantités. Uniterre
reproche à la FSFL de continuer à accorder des quantités
supplémentaires, encourageant ainsi la surproduction, alors que le
secteur laitier est en crise.



La fédération a décidé de réduire de 40% ces fameuses quantités
supplémentaires à la condition que les autres fédérations fassent
le même effort. Uniterre veut que cette mesure touche le 100% des
quantités.

Tout a changé depuis le 1er mai

Depuis le 1er mai, le marché laitier est passé d'un système de
contingent de droit public à un système privé. Selon Uniterre,
certaines organisations laitières ont depuis cherché à réguler les
quantités et ont par exemple proposé de suspendre les quantités
supplémentaires qui avaient été octroyées. Plusieurs d'entre elles
ont clairement spécifié ce qui pouvait être considéré comme
"quantités contractuelles de base" et "quantités
supplémentaires".



La solution étant nationale, l'Union suisse des paysans travaille
à la création d'une interprofession du lait, qui pourrait voir le
jour d'ici à la fin juin.



ats/bri

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