"La question des otages me touche beaucoup", a dit la
conseillère fédérale à l'ATS à l'issue de son entretien avec
A.Touré. "Le président malien nous a rassurés sur l'état de santé
des otages" (un couple de Suisses, une Allemande et un
Britannique).
"J'ai remercié le président malien pour son engagement personnel
et les efforts de son gouvernement dans cette affaire. Nous sommes
d'accord que la solution pour stabiliser l'insécurité c'est le
développement", a ajouté la cheffe du Département fédéral des
affaires étrangères (DFAE). Selon elle, la Suisse coopère
"étroitement" avec les autorités britanniques et allemandes. "Nous
avons une stratégie commune et c'est le gouvernement malien qui est
responsable du dossier", a-telle dit.
Frontières poreuses
La zone sahélienne du nord du Mali couvre 600'000 km2 (soit
vingt fois la Suisse). Le contrôle de l'Etat est faible dans ces
territoires peu peuplés. De nombreux groupes sévissent dans cette
bande désertique aux frontières poreuses, comprenant la Mauritanie,
le Mali, l'Algérie, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et le
Soudan.
Selon un spécialiste des conflits interrogé par l'ATS, ces groupes
étaient traditionnellement impliqués surtout dans le trafic de
drogue et de cigarettes. "Le phénomène des prises d'otages est plus
récent", précise Mamadou Goïta, directeur exécutif de l'Institut de
recherche et de promotion des alternatives en développement
(IRPAD-Afrique).
Une piste en vue
"Ce sont des petits groupes qui font les prises d'otages pour
les vendre à Al-Qaïda qui a une présence minime dans la zone. Ils
sont connus. Souvent, les gens du village signalent même aux
responsables politiques les jeunes qui disparaissent puis
reviennent", explique M.Goïta, qui connaît bien la zone pour y
avoir travaillé comme médiateur et formateur en gestions des
conflits.
Selon lui, il y a certainement déjà une piste. "Je pense que la
question va se régler bientôt. La canicule pourrait accélérer les
choses, car personne ne souhaite que les otages ne leur 'crèvent'
entre les mains", estime le spécialiste. Actuellement, les
températures peuvent atteindre jusqu'à 50 à 52 degrés le jour pour
chuter à 26 degrés la nuit dans le désert malien. Et l'otage
allemande a 77 ans, le couple suisse 54 et 59 ans.
ats/bri
Promotion de la paix
La cheffe de la diplomatie suisse est arrivée jeudi soir au Mali, en provenance du Nigeria. Lors de son étape à Bamako, elle a également rencontré le ministre malien des affaires étrangères Moctar Ouane.
Micheline Calmy-Rey a rappelé que le Mali était un des pays prioritaires de l'aide au développement suisse. La contribution actuelle de 12,5 millions de francs par an pourrait passer à près de 20 millions et l'aide au développement être redéployée plus au nord du pays, a-t-elle souligné.
S'y ajoute la volonté suisse de développer des programmes de promotion de la paix. Ainsi, un spécialiste suisse en promotion de la paix et de la sécurité du DFAE va être stationné à Bamako. «Nous avons tiré les leçons de la prise d'otages de 2003», affirme la cheffe de la diplomatie suisse. Trente-deux touristes allemands, suisses, néerlandais et autrichiens avaient été enlevés, puis libérés en deux vagues successives.
Micheline Calmy-Rey est accompagnée d'une délégation de huit personnes, dont les chefs des Divisions politiques VI (Suisses de l'étranger), responsable de la gestion de crise, et II (Afrique/Moyen-Orient), ainsi que du directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC). Elle termine son voyage au Burkina Faso.
Moritz Leuenberger en excursion en Chine
Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger est lui en Chine. Au premier jour de son séjour, vendredi, il a visité le barrage des Trois Gorges sur le fleuve Yangtsé.
Le chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) s'est aussi entretenu avec des responsables du ministère chinois de l'eau, de la Commission du Yangtsé et des ingénieurs.
A l'issue de sa visite du barrage, Moritz Leuenberger a fait une excursion sur le Yangtsé. Dimanche, il signera un traité de coopération avec la Chine dans les domaines de l'eau et des prévisions des dangers naturels.