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Route ou rail? Le débat fait rage sous la Coupole

Faut-il fluidifier le trafic routier ou développer les transports publics?
Faut-il fluidifier le trafic routier ou développer les transports publics?
Les tenants du rail et de la route s'opposent sur deux projets du Conseil fédéral. Les premiers soutiennent la loi visant à développer le trafic dans les agglomérations, tandis que les seconds veulent éliminer les goulets d'étranglement en investissant dans la route.

Dans son projet de loi en consultation jusqu'à vendredi, le
gouvernement prévoit d'affecter 5,5 milliards de francs à
l'élimination des goulets d'étranglement sur les routes nationales.
L'idée: agir étape par étape ces vingt prochaines années.



Dans un premier temps, le Conseil fédéral s'est fixé quelques
priorités: le goulet de la zone de Crissier (VD), l'élargissement à
six voies du tronçon Härkingen (SO) - Wiggertal (AG), le tronçon
zougois entre Blegi et Rütihof ainsi que le contournement nord de
Zurich.



Pour ces quatre projets urgents, il souhaite débloquer 1,58
milliard auxquels s'ajoutent 174 millions pour les travaux d'études
et la planification.

La droite satisfaite

Le sourire est de mise au sein du PDC: ce projet permet de
mettre en oeuvre le fonds d'infrastructure, «compromis élaboré et
soutenu par le PDC». Quant à constructionsuisse, elle considère
qu'un réseau routier étoffé et fonctionnel est un atout pour la
place économique.



Pour l'UDC et l'Association suisse des transports routiers
(ASTAG), ce développement est nécessaire et aurait même dû être mis
en place depuis longtemps. «C'est un premier pas dans une bonne
direction», mais d'ajouter qu'il devra être suivi d'autres,
souligne l'ASTAG.

Gauche sceptique

Autre son de cloche chez les Verts, le PS et l'Association
transports et environnement (ATE). Tous trois s'opposent à une
expansion du réseau routier, notamment pour des questions
écologiques. A long terme, cela ne fera que générer davantage de
trafic, estiment-ils.



Et de souligner que les moyens présentés devraient plutôt être
investis dans l'amélioration du trafic dans les agglomérations,
dont le financement fait l'objet d'un deuxième projet de loi mis en
consultation.



Pour 2011-2014, le Conseil fédéral souhaite libérer 1,5 milliard
de francs qui devraient contribuer pour 30 à 40% au financement de
mesures dans 26 zones. En Suisse romande, la priorité serait donnée
pour la première tranche au tram Renens-Lausanne, aux extensions de
tram à Genève, à l'amélioration de la ligne RER Genève-Coppet ou à
des réaménagements de routes à Yverdon, Neuchâtel, La
Chaux-de-Fonds et Delémont.



Bonne nouvelle, dit l'ATE. Les engorgements les plus graves se
produisent dans les grandes villes et agglomérations,
souligne-t-elle. Et de se réjouir de constater que le Conseil
fédéral veut y améliorer la mobilité.



ats/sbo

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Divergence également sur le financement

L'idée d'adapter la surtaxe sur les huiles minérales pour les carburants afin de financer les infrastructures rencontre une hostilité générale.

L'ATE ne veut pas financer ainsi le développement de la route et défend une autre répartition des impôts sur les huiles minérales.

Comme le propose son initiative «pour les transports publics», elle souhaite que 50% du montant revienne à la route et 50% au rail contre 75/25 aujourd'hui.

L'UDC, economiesuisse et routesuisse s'opposent fermement à ce que l'argent ainsi récolté aille au rail ou aux transports publics.

Idem pour l'ASTAG qui rejette «avec véhémence» toute augmentation de la taxe. Et d'exiger qu'à l'avenir les moyens déjà existants versés par le trafic routier soient totalement réaffectés au même trafic routier.