Le taser ne sera pas utilisé pour les expulsions, a expliqué
mardi le conseiller d'Etat Laurent Moutinot, responsable du
Département des institutions, lors de la présentation du bilan
annuel de la police genevoise.
Une première en Romandie
"L'objectif n'est pas d'aggraver les moyens de contrôle mais de
disposer de moyens permettant d'éviter l'usage d'armes à feu et
l'emploi de la force physique", a relevé l'élu. L'utilisation de
cette nouvelle arme a été validée en février dernier par le Conseil
d'Etat genevois et en avril dernier par la Conférence des
directeurs des Départements cantonaux de justice et police.
La police genevoise est la première en Suisse romande à
l'introduire, a précisé sa cheffe Monica Bonfanti. La police
vaudoise s'y intéresse également. Seuls les membres du groupe
d'intervention de la gendarmerie pourront utiliser le taser, pour
maîtriser des forcenés ou des détenus notamment. Les utilisateurs
ont été spécifiquement formés par l'Institut suisse de police.
Décharge de 50'000 volts
Pouvant dispenser une décharge électrique d'un courant de 50'000
volts, il est censé permettre une meilleure gradation dans l'usage
de la force, garantir un espace entre le policier et l'adversaire
et avoir un effet dissuasif. L'énergie dégagée par chaque impulsion
est de 0,36 joule. Un officier de police devra préalablement
valider son usage et un rapport devra être adressé à la cheffe de
la police après l'intervention.
Equipé d'une minicaméra et de fléchettes dispensant la décharge
électrique, le taser ressemble à un pistolet en plastique. Il
servira à neutraliser à une dizaine de mètres des forcenés, des
suicidaires ou des personnes prises de démence.
Déjà adopté outre-Sarine
En Suisse alémanique, plusieurs autres cantons, comme Berne,
Bâle, Zurich ou Lucerne ont déjà introduit le taser. La police
genevoise en fera l'un des usages les plus restrictifs de Suisse, a
assuré Monica Bonfanti. En Suisse, les Chambres fédérales ont
approuvé en mars 2008 en conférence de conciliation l'usage du
taser à de strictes conditions.
ap/mej
Une arme sujette à polémique
La police genevoise fera du taser l'un des usages les plus restrictifs de Suisse, a assuré mardi la cheffe de la police genevoise Monica Bonfanti.
Une utilisation de cette arme telle qu'elle a été faite en 2007 à l'aéroport de Vancouver, au Canada, est inimaginable, a-t-elle précisé.
En octobre 2007, un immigré polonais était décédé après avoir reçu deux décharges de taser. Depuis, l'introduction de cette arme avait suscité une certaine polémique.
Hausse des cambriolages à Genève
La police genevoise a en outre annoncé un renforcement de ses effectifs pour lutter contre les cambriolages qui ont augmenté de 20% l'an dernier.
En 2008, 305 cambrioleurs ont été arrêtés et pour 2009, plus de 100 interpellations ont déjà eu lieu, dont une quarantaine concerne des Géorgiens.
Une structure d'enquête spécifique a été créée et une dizaine de personnes supplémentaires y ont été affectées.
Au vu de l'importance du phénomène, quatre juges d'instruction sont actuellement en charge des procédures pénales et 22 cambrioleurs géorgiens se trouvent toujours en détention provisoire.