L'article constitutionnel donne mandat à la Confédération et aux
cantons, dans les limites de leurs compétences respectives, de
prendre en compte les médecines complémentaires dans leur système
de santé.
L'arrêté fédéral fait office de contre-projet à l'initiative
populaire, qui demandait une prise en compte complète par la
Confédération et les cantons. Le Parlement l'avait jugée excessive,
en raison du terme "complète". Elle a été retirée dans
l'intervalle.
Pas automatique
Simonetta Sommaruga a relevé que l'article constitutionnel ne
signifie pas encore automatiquement la réintégration de ces cinq
méthodes dans l'assurance de base. Mais cela serait possible et
souhaitable. Un oui au contre-projet permettrait de surcroît des
économies. "Notre système de santé s'en trouvera allégé, car les
coûts de l'assurance de base diminuent lorsque l'on recommence à
remplacer des traitements chers de médecine classique par des
traitements de médecine complémentaire d'un prix plus
avantageux".
"Il n'est pas question d'opposer la médecine classique aux
médecines complémentaires", a déclaré le conseiller aux Etats Rolf
Büttiker (PRD/SO). Les deux ont leurs forces et leurs faiblesses;
c'est une combinaison qui permet d'améliorer les traitements. Et
pour de nombreux problèmes, comme les maladies chroniques ou
graves, les médecines parallèles ont fait leurs preuves.
Techniques marginalisées
Selon le comité, les médecines complémentaires jouissent de la
faveur de la population, mais elles ont été marginalisées
politiquement par le gouvernement et les autorités. Un article dans
la Constitution créera la sécurité juridique et une protection
contre des décisions arbitraires des autorités.
Le comité regroupe 36 conseillers aux Etats et environ 100
conseillers nationaux, dont Maurice Chevrier (PDC/VS), Oskar
Freysinger (UDC/VS) ou Jean-François Steiert (PS/FR).
ap/cab
Pascal Couchepin inflexible
C'est le ministre de la santé Pascal Couchepin qui avait mis le feu aux poudres en 2005 en excluant cinq méthodes de traitement alternatives de la liste des prestations remboursées par l'assurance de base obligatoire: l'homéopathie, la thérapie neurale, la phytothérapie, la médecine anthroposophique et la médecine chinoise traditionnelle.
Lors des débats sur l'initiative au Conseil national, le Valaisan avait fait savoir qu'il n'entendait pas réintroduire les médecines alternatives dans le catalogue même si le peuple les soutient dans les urnes.