C'était il y a 50 ans tout pile, le 18 avril 1969 naissait "Temps présent". Une émission iconique de la Télévision suisse romande, qui fait figure d'exception de par sa longévité dans le paysage audiovisuel européen. Avec "Panorama", de la BBC, c'est la plus ancienne d'Europe consacrée au reportage.
A la suite de l'émission mensuelle "Continents sans visa", le magazine d'actualité adopte les codes du cinéma du réel, avec une approche très humaine, basée sur les témoignages. Une recette que l'équipe conserve depuis le début. Le cinéaste Claude Goretta s'est formé à cette école.
En 50 ans et 2388 émissions, les plus de 3000 reportages traitent de sujet sociétaux, politiques, économiques – en Suisse ou à l'étranger. La guerre du Vietnam, le syndicalisme en Suisse, la langueur insulaire vénitienne, les préoccupations des Suisses pendant la guerre du Golfe…
Une fenêtre sur le monde
A une époque où les images ne sont pas encore omniprésentes, "Temps Présent" est une fenêtre grande ouverte sur le monde: "Les téléspectateurs découvraient une réalité dont on leur parlait parfois à la radio et dans la presse écrite; mais là, ils la voyaient…", rappelle Claude Torracinta, créateur de l'émission.
>> Lire aussi le sujet des Archives de la RTS : Temps Présent fête ses 50 ans
Pour la doctorante Roxane Gray, de l'UNIL, et auteure d'un webdoc sur l'émission, c'est la collaboration entre les différents métiers du cinéma et du journalisme, ainsi que la structure de l'émission, qui expliquent en partie le succès de "Temps Présent".
Temps Présent, 50 ans de l'autre côté de l'écran – le webdoc
Dès jeudi 18 avril, RTS UN diffuse une série de cinq grands reportages pour lesquels les journalistes ont retrouvé des témoins des reportages passés: le pouvoir d'achat, le monde du travail, les attentes de la jeunesse romande, les Italiens de Suisse, le coming out des homosexuels.
Marie-Emilie Catier, Claude-Olivier Volluz / sjaq